Pas encore évêque, peu habitué des médias, Luc Terlinden est une figure méconnue de l'Eglise de Belgique - et davantage encore du grand public. Les témoignages de personnes qui l'ont côtoyé de près révèlent un homme brillant, collégial, travailleur et fraternel. Qui est aussi capable de s'arrêter de temps en temps pour profiter de la vie.
Difficile de trouver une voix dissonante: Luc Terlinden semble n'avoir laissé que des bons souvenirs là où il est passé. De 2003 à 2010, il est actif à la paroisse Saint-François de Louvain-la-Neuve. Il est alors l'un des vicaires du curé Pierre Hannosset. Celui-ci se réjouit aujourd'hui d'une "merveilleuse nouvelle pour l'Eglise de Belgique". "Il est d'une immense humilité et d'une grande convivialité avec ses confrères", souligne le prêtre. "Il est d'une intelligence supérieure, mais alors qu'il était 'mon' vicaire, il ne m'a jamais fait sentir sa supériorité intellectuelle". Pierre Hannosset retient aussi l'enthousiasme contagieux du nouvel archevêque. "Il suscite des vocations religieuses, sacerdotales, mais encourage aussi énormément les laïcs à s'engager dans la vie de l'Église".
A l'époque, Claire Jonard travaille aussi de près avec Luc Terlinden. "Je garde comme image de ces collaborations pastorales, un grand foisonnement et beaucoup de créativité dans l’annonce de la Bonne Nouvelle pour les jeunes, adolescents et étudiants", raconte-t-elle. En 2008, Claire Jonard devient vierge consacrée. "Luc Terlinden est une figure de prêtre qui a marqué ma vocation et mon engagement en Église", souligne-t-elle. "Témoin du Christ, grand travailleur, riche de qualités intellectuelles, il a aussi une capacité d’être en relation parfois en toute discrétion".
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"Un charisme précieux"
En 2010, Luc Terlinden est envoyé en mission à Ixelles. Il y reçoit notamment la responsabilité de lancer le "Pôle Jeunes" de Flagey. Jean Kockerols, évêque auxiliaire pour Bruxelles, souligne "le beau travail pastoral" effectué alors par Luc Terlinden. Il rappelle notamment que celui-ci "a lancé deux 'kots' chrétiens pour étudiants et deux 'colocs' chrétiens pour jeunes travailleurs." Les fruits sont encore bien présents: aujourd'hui sous la houlette de l'abbé Emmanuel De Ruyver, le Pôle Jeunes de Flagey est un des lieux de référence pour les jeunes catholiques de Bruxelles.
Durant de longues années, Olivier Dekoster, laïc engagé au Pôle Jeunes, seconde de près Luc Terlinden. "Il avait à cœur que les jeunes, et les laïcs en général, puissent trouver leur place dans l’Église et soient partie prenante des initiatives de l’Église les concernant", souligne Olivier Dekoster. "Il a ce charisme précieux de percevoir là où une personne pourrait donner le meilleur d’elle-même et donc de mettre la bonne personne à la bonne place, il se trompe rarement à ce niveau."
Oscar et le chocolat noir
Le côtoyant de près, Olivier Dekoster a aussi l'occasion de découvrir la façon dont Luc Terlinden parvient à prendre du recul par rapport à sa mission. "Quand on le côtoie régulièrement, on découvre un bon vivant, amateur de bons mets, de vins et de chocolat noir, le tout avec une modération à vous faire pâlir d’envie", sourit-il. "Il trouve important d’alterner une intense activité pastorale avec des moments plus solitaires, de ressourcement intellectuel via la lecture ou d’activités physiques en vélo, à la montagne, dans un monastère reculé ou en promenant son fidèle Teckel Oscar." A son bilan, parmi tant d'autres projets, pointons que Luc Terlinden a initié "Spirit Altitude", une semaine de retraite au Grand Saint-Bernard (Suisse) pour des jeunes adultes en recherche de leur vocation.
Un archevêque entrepreneur?
En 2021, Luc Terlinden quitte Bruxelles pour devenir le collaborateur direct du cardinal De Kesel à Malines. Patrick du Bois, alors délégué au Temporel pour l'Archidiocèse, a l'occasion de collaborer de près avec lui. Il souligne un bilan très positif: "il a réorganisé plusieurs services internes, il modère avec tact et rigueur le Conseil épiscopal". Chez Luc Terlinden, Patrick du Bois apprécie de nombreuses qualités. Notamment son équilibre spirituel et humain, son courage, son esprit d’entreprendre et sa capacité à rassembler de multiples talents derrière quelques projets porteurs. Aujourd'hui, Patrick du Bois est un homme heureux: "Luc Terlinden fait partie de la nouvelle génération de prêtres dont l’Eglise de Belgique a besoin à sa tête. Le Cardinal Jozef De Kesel fut l'architecte d'une Eglise moderne dans une société sécularisée, Luc Terlinden en sera l'entrepreneur en privilégiant une pastorale de la rencontre et de l'accompagnement. Le Pape ne pouvait faire un meilleur choix."
"Il n'hésite pas à prendre le large"
Evêque auxiliaire pour le Brabant wallon, Jean-Luc Hudsyn travaille également de près avec Luc Terlinden depuis deux ans. "C'est une nomination qui me réjouit", ne cache pas l'évêque auxiliaire. "Ce qui me frappe, c’est sa capacité d’évoluer, de se laisser interroger, de prendre en compte les questions, les souffrances, l’humanité des personnes qu’il rencontre." Jean-Luc Hudsyn salue aussi un homme capable de ne pas s'accrocher à ses idées ainsi qu'une solidité certaine. "On peut compter sur lui pour faire face, et tenir bon…"
Homme collégial, fraternel, capable d'intelligemment s'entourer... Luc Terlinden est aussi un homme de prière. "Un homme de Dieu", souligne Jean-Luc Hudsyn. Qui insiste sur un dernier point: le nouvel archevêque a le sens de... l'équilibre! "C’est un travailleur, c’est clair, mais ce que j’aime c’est qu’il 'sait vivre' : il sait prendre ses distances par rapport au travail parfois lourd, et n’hésite pas à prendre le large pour 's’aérer' le corps et l’esprit quand c’est nécessaire."
Luc Terlinden n'est à Malines que depuis deux bonnes années, mais il se raconte qu'il connaît déjà l'adresse de tous les restos de la ville qui valent le détour...
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