Après les bombardements qui ont touché ces dernières heures une partie de Rafah, la population civile tente une nouvelle fois de fuir vers des zones plus sécurisées.
L'AFP a constaté dans la nuit des bombardements israéliens dans le centre et l'est de Rafah. Alors que de nombreux déplacés de Gaza s'y sont réfugiés, Rafah, située à la frontière égyptienne, est sous la menace d'une offensive d'envergure. Dans un communiqué, une vingtaine d'ONG internationales (dont Oxfam, Plan International, Médecins du Monde ou Handicap International) alertent sur les risques encourus par une population d'un million et demi de personnes dont 600.000 enfants, présente à Rafah. "L’émission de nouveaux 'ordres d’évacuation' le 11 mai prépare le terrain pour une nouvelle avancée de l’invasion militaire, qui conduira à l’effondrement total des services vitaux". Ces organisations appellent les Etats tiers à "agir d'urgence pour mettre fin aux graves violations du Droit International Humanitaire." Cela passe, indiquent-elles, par l'ouverture des points de passage pour permettre l'accès de l'aide humanitaire. Elles demandent aussi aux Etats-Unis de mettre un terme à l'armement d'Israël et d'agir en faveur d'un arrêt de l'opération militaire à Rafah.
Les organisations notent encore que l’invasion militaire israélienne de Rafah déstabilise la réponse humanitaire et que l'occupation des points de passage de Rafah et Kerem Shalom / Karm Abu Salem "condamne davantage de Palestiniens à la famine et au déni de soins médicaux." Une situation niée par le Premier ministre israélien. Benjamin Netanyahu a déclaré ce mercredi 15 mai que "la catastrophe humanitaire dont on a parlé ne s'est pas produite et ne se produira pas", mentionnant le demi-million de personnes évacuées de la zone des combats à Rafah. Benjamin Netanyahu ajoute que les forces israéliennes répondent à leurs obligations en "évacuant la population civile et en répondant à ses besoins humanitaires."
“Famine relief efforts require water, sanitation, proper infrastructure, healthcare. We have half a million people on the move in Rafah. It’s simply impossible to provide those services in these conditions” UNRWA Sam Rose to @AJEnglish
Sustained humanitarian access is needed NOW pic.twitter.com/geR3OdMrKe
— UNRWA (@UNRWA) May 15, 2024
Le PDG de Handicap International, Manuel Patrouillard, plaide comme d'autres organisations pour l'application d'un cessez-le-feu de longue durée qui est "le seul moyen d'éviter d'autres morts, d’autres blessés et d’autres souffrances humaines, ainsi qu’une escalade du conflit dans la région".
Des "cercles de silence" organisés par Pax Christi pour sensibiliser sur la situation en Palestine
Ce mercredi, le mouvement catholique international pour la paix Pax Christi organise 12 "cercles de la Nakba" en Flandre et à Bruxelles à l'occasion du 76e anniversaire de la "Catastrophe" ("Nakba" en arabe), qui a eu lieu le 15 mai 1948. Avec ces cercles de silence, l'association souhaite également attirer l'attention sur la crise humanitaire actuelle en Palestine.
Les douze cercles de silence organisés par Pax Christi se tiendront à différents moments de la journée à Anvers, Bruges, Bruxelles, Dixmude, Gand, Ypres, Courtrai, Malines, Ostende, Saint-Nicolas et Tielt.
L'organisation rappelle que depuis 76 ans, "des générations de Palestiniens survivent dans des camps de réfugiés ou à l'étranger, sans perspective de retour". "Pour des milliers de Palestiniens, la clé de leur ancienne maison est tout ce qui leur reste, et elle constitue un symbole de la commémoration de cet événement dramatique pour le peuple palestinien", a appuyé la coordinatrice des cercles de silence de Pax Christi, Annemarie Gielen. "Depuis la Nakba, l'injustice à l'égard des Palestiniens n'a jamais cessé", insiste l'organisation.