Ce mois de mai, les trois conseils presbytéraux de l'archidiocèse de Malines-Bruxelles doivent être renouvelés. Sur la liste des prêtres éligibles au conseil presbytéral du Brabant flamand et de Malines figurent trois auteurs d'abus. Un "grave dysfonctionnement pour lequel Mrg Luc Terlinden a présenté ses excuses ce mercredi.
Les faits ont été rapportés par l'abbé Rik Devillé, le fondateur de Mensenrechten in de Kerk ("Droit de l'homme dans l'Eglise"). "Je n'arrivais pas à y croire lorsque la liste électorale est tombée dans ma boîte aux lettres : trois auteurs ayant abusé de plusieurs victimes mineures. L'un d'entre eux a été traduit en justice, les deux autres ont fait l'objet d'un accord de règlement. Le dernier accord a été conclu il y a à peine une semaine. C'est une honte", a-t-il déclaré à nos confrères du Standaard.
De quelle "liste électorale" s'agit-il ? Ce mois de mai, les trois conseils presbytéraux de l'archidiocèse de Malines-Bruxelles doivent être renouvelés. Ces trois organes, qui siègent respectivement dans les trois vicariats territoriaux de l'archidiocèse - Brabant flamand et Malines, Bruxelles et Brabant wallon - sont composés de prêtres qui conseillent l'archevêque sur des sujets ayant trait à la vie de l'Eglise locale. En vue d'élire les membres de ce conseil presbytéral, des listes sont envoyées à tous les prêtres de l'archidiocèse, qui devront signifier leur choix.
"Inacceptable"
Or, les noms de trois auteurs d'abus sexuels sur mineurs se sont retrouvés sur la liste qui concerne le vicariat du Brabant flamand et de Malines. Une grave erreur qu'a reconnue l'archevêché ce mercredi, en soulignant qu'il est "inacceptable que des listes électorales pour le conseil des prêtres comportent des noms de prêtres connus pour des abus sexuels". Comment ces trois noms se sont-ils retrouvés sur la liste ? Tommy Scholtes, porte-paroles francophone des évêques de Belgique, nous explique que "ces listes contiennent automatiquement les noms de tous les prêtres de l'archidiocèse, par ordre alphabétique. Il n'y a pas de candidats qui se présentent à l'élection des conseil presbytéraux, chaque prêtre peut être élu par ses confrères. En cas de problème sérieux concernant un prêtre élu, l'évêque peut refuser sa nomination au conseil presbytéral".
"Je suis profondément désolé pour les victimes"
L'archevêché de Malines-Bruxelles considère néanmoins que des prêtres auteurs d'abus n'auraient pas dû se retrouver sur la liste incriminée. Il a déclaré enquêter actuellement "sur la manière dont cela a pu se produire et fera tout ce qui est en son pouvoir pour qu'un dysfonctionnement aussi grave dans l'organisation ne se reproduise pas". L'archevêque, Mgr Luc Terlinden, "présente ses excuses aux victimes et à tous ceux qui se sont sentis blessés par cette affaire". "Il s'agit d'une grave erreur de notre part et je suis profondément désolé pour les victimes", a déclaré Mgr Terlinden. "Je reconnais l'erreur et je voudrais m'excuser auprès des victimes. Je fais déjà procéder à une enquête approfondie et je prendrai les mesures qui s'imposent. Si des prêtres connus de l'archidiocèse pour des abus sont élus lors des élections actuelles du conseil presbytéral du Brabant flamand et de Malines, ils ne pourront évidemment pas siéger".
L'archevêque a en outre rappelé son engagement en faveur d'une politique de tolérance zéro à l'égard des abus dans un contexte pastoral, et de l'application des nombreuses mesures déjà prises à cette fin au cours des dernières années.
C.H., avec Geert De Kerpel, porte-parole de l'archidiocèse de Malines-Bruxelles
