Les séminaristes font leur rentrée. Discours du recteur


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Les séminaristes font leur rentrée. Discours du recteur
Par Sophie Delhalle
Publié le - Modifié le
5 min

L'heure de la rentrée a sonné au Séminaire de Namur. Dans son discours inaugural, l'actuel recteur, l'abbé Joël Spronck, a rappelé que, peu importe le nombre de candidats, " il est important de retourner aux fondamentaux : le Séminaire doit rester un lieu où l’on sème la Parole, [...], un lieu de discernement et de croissance."

Un peu plus d'un tiers des séminaristes sont actuellement en dernier année et en stage pastoral. (c) Séminaire de Namur

Avant de faire en quelque sorte le bilan de la situation au Séminaire, le recteur Joël Spronck, en fonction depuis 2019, a remercié les différentes personnes présentes dont le cardinal Jozef de Kesel. Celui-ci assurait la conférence inaugurale et présidait l'eucharistie de rentrée ; Mgr Warin, évêque de Namur ; Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège. Mgr Harpigny, évêque de Tournai, et Mgr Kockerols, évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles étaient quant à eux retenus par d'autres obligations.

Il a ensuite rappelé les partenariats qu'entretient le Séminaire avec différentes institutions et notamment avec la Faculté de philosophie de l’UNamur et la Faculté de théologie de l’Université Catholique de Louvain dont les représentants étaient également absents pour cause d'agenda.

Ceux qui viennent et ceux qui s'en vont

Le discours de rentrée est également l'occasion d'annoncer les éventuels départs et arrivées au sein de l'équipe des formateurs du Séminaire. Ont ainsi été nommés l’abbé Christophe Cossement, physicien, prêtre du diocèse de Tournai, licencié en théologie morale (Paris), professeur de bioéthique au séminaire depuis plusieurs années, et le P. Thierry Lievens, jésuite, a été nommé directeur spirituel du séminaire. Licencié en sciences économiques et en philosophie, docteur en théologie, président de l’Institut d’Etudes Théologiques (I.E.T.) jusqu’à sa fermeture en 2020, qui devient le nouveau directeur spirituel du Séminaire.

En même temps, deux formateurs ont quitté le Séminaire pour rejoindre d’autres missions, après de nombreuses années de service : il s’agit de l’abbé Clément Tinant, formateur depuis 2007, curé à St-Servais, et de l’abbé Paul Vanderstuyft, prêtre de Malines-Bruxelles, directeur spirituel depuis 2011, appelé à s’investir maintenant davantage dans la formation spirituelle des fidèles à Rhode-St-Genèse (Centre ND de la Justice).

Redire la valeur du célibat consacré

Où en est-on dans la formation des futurs prêtres en Belgique francophone ? Quels sont les enjeux et les défis du moment ? L'abbé Joël Spronck donne alors quelques chiffres : 16 (peut-être 17) séminaristes diocésains, issus des quatre diocèses francophones de Belgique sont actuellement en formation. Parmi eux, un (peut-être deux) entre(nt) en propédeutique (année de réflexion et de discernement avant la formation proprement dite), tandis que sept sont en dernière année et en stage pastoral.

Plusieurs séminaristes seront d’ailleurs très prochainement ordonnés diacres en vue du ministère presbytéral. "Je crois qu’il n’est pas inutile de prier pour les vocations – et surtout les réponses – dans notre Église ici en Belgique. Il n’est pas inutile non plus de revaloriser le sens et la beauté du ministère sacerdotal, d’en donner un témoignage positif, d’oser dire aussi la valeur du célibat consacré, si souvent décrié aujourd’hui" a invité le recteur du Séminaire.

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En outre, on compte 11 séminaristes diocésains du Chemin Néo-catéchuménal – dont 7 sont en mission pastorale itinérante (mais ces chiffres peuvent encore fluctuer…).

À côté des séminaristes, on compte aussi une quinzaine de religieux de diverses communautés (Maredsous/Gihindamuyaga, Maredret, Salésiennes de Don Bosco, Franciscains, famille Myriam de Jambes, Assomptionnistes de Bruxelles, Prêtres du Sacré-Cœur de Bxls, d’autres encore…) qui suivent la formation philosophique ou théologique, en tout ou en partie, avec des programmes variés et personnalisés.

Des jeunes pousses qui porteront du fruit

L'abbé Joël Spronck, recteur du Séminaire de Namur depuis 2019 (c) CathoBel

"Ceci étant dit, quels que soient les chiffres, il est important de retourner aux fondamentaux : le Séminaire doit rester un lieu où l’on sème (du verbe « semer »… ou du verbe « aimer »), où l’on sème la Parole de Dieu pour qu’elle produise des fruits de conversion, de sainteté, de charité dans le cœur de celui qui se forme, un lieu de discernement et de croissance." a souligné l'abbé Spronck.

Ce dernier compare également le Séminaire à une pépinière, « terrain où l’on fait pousser de jeunes arbres destinés à être ensuite repiqués » selon le Petit Robert. "Le séminaire est donc un lieu d’ensemencement, de croissance aussi, en vue, un jour, d’être repiqués, entendons par là, d’être envoyés ailleurs pour y porter de bons fruits. Telle est la finalité pastorale de la formation au séminaire, qui ne doit jamais être perdue de vue."

Le séminaire se doit aussi d’être une communauté de vie fraternelle (où l’on cultive sans cesse la charité), une communauté de prière (fortifiée par l’Eucharistie quotidienne), une communauté d’études (où l’on approfondit la foi de l’Église), a encore souligné le recteur. A l'image de l'expérience vécue par les douze apôtres auprès du Christ.

Des séminaristes sensibilisés aux abus

"Le Séminaire doit garder les yeux ouverts sur le monde" explique ensuite l'abbé Joël Spronck. La formation reçue au Séminaire a pour finalité la mission, l’annonce de l’Évangile à toutes les nations. Cette perspective missionnaire ne doit jamais être occultée, au risque de verser dans le repliement sur soi, l’auto-centrement, voire la peur du monde et de l’autre.

C'est pourquoi les « matières ministérielles », les insertions en paroisse, l’attention aux pauvres et les stages dans divers milieux (écoles, hôpitaux, prisons, associations caritatives, etc.) sont cruciaux. Afin de préparer au mieux les futurs séminaristes, Mme Karlijn Demasure, directrice du Centre de protection des mineurs et des personnes vulnérables de l’Université St-Paul d’Ottawa (Canada), a été invitée pour donner une session (ouverte à tous les acteurs pastoraux) les 26 et 27 octobre sur la prévention de tous types d’abus dans la relation pastorale.

S.D.

🎤Les séminaristes prennent la parole (2020)

Catégorie : Eglise Belgique

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