Le sacristain, ce maître d’autel discret et accueillant


Partager
Le sacristain, ce maître d’autel discret et accueillant
Par La rédaction
Publié le
4 min

Parmi les fonctions assumées par des laïcs dans une paroisse, le sacristain occupe un rôle important, pourtant méconnu. Ces femmes et ces hommes se sont engagés dans cette tâche pour servir et accueillir. A Tournai, ce choix a été posé par Patrice Colin et Christine Couillard qui nous expliquent comment ils le vivent.

Christine Couillard et Patrice Colin, deux sacristains dévoués et fiers
de leur fonction dédiée à Dieu. © Ph. Degouy

Une église propre et fleurie, un office parfaitement organisé et fluide. Voici la recette pour laisser un excellent souvenir aux fidèles dès la sortie de l’église. Mais une telle réussite ne doit rien au hasard. Derrière ce moment de fête partagée agissent des femmes et des hommes de l’ombre: les sacristains. Ces hôtes dévoués ne comptent pas leurs heures pour servir Dieu.
Pour nous en parler, nous avons rencontré la sacristine Christine Couillard et le benjamin des sacristains de Tournai, Patrice Colin. Deux profils bien différents, mais deux précieux guides pour découvrir les coulisses d’une tâche polyvalente et exigeante.

Cumul des tâches

Premier arrivé dans l’église, le sacristain n’a guère le temps pour la contemplation des lieux. A lui le soin de disposer les livres (lectionnaire, missel) destinés à la proclamation de la parole de Dieu, mais aussi la préparation des vêtements liturgiques. Sans oublier la disposition des divers objets sacrés, l’allumage des cierges, la préparation de l’autel, toujours bien dégagé, le soin du chauffage, la préparation des hosties consacrées, la mise en place du vin dans le calice…

Sacristine de l’église Saint-Paul, une paroisse née il y a une soixantaine d’années dans un nouveau quartier de Tournai, Christine Couillard nous confirme tous ces aspects auxquels il faut veiller: "Après m’être d’abord assurée que le parvis est accueillant, je prépare la maison de Dieu. Je veille à ce que la table du repas soit couverte d’une belle nappe blanche et propre, que les vases sacrés soient briqués pour que leur brillance exprime la gloire de Celui dont ils sont le réceptacle, qu’il y ait des vêtements et du linge d’autel propres, des cierges, du vin, du pain, un bouquet de fleurs, et bien sûr des lectures qui nous parleront de Dieu et de son peuple…"

Autant de tâches accumulées qui doivent être rigoureusement exécutées – le diable est dans les détails, oserait-on dire. Et une aide appréciable pour le prêtre, dégagé de ces aspects pratiques dans un quotidien déjà bien occupé.

Mais ce rôle n’est pas limité à la préparation de l’office. Car durant la messe, le sacristain n’est jamais loin. Discret, comme le veut sa fonction, mais prêt à intervenir pour régler des petits couacs imprévus. Comme des soucis de micro, un enfant de chœur en difficulté, une patène à remplir… Et après la messe, tout est nettoyé, rangé jusqu’au prochain office.

Une fonction qui attire

Malgré ses exigences, la fonction de sacristain ne freine pas les candidatures. Avec, surprise, des profils parfois très jeunes. Comme Patrice Colin, jeune sacristain de 18 ans.
Il faut souligner ici que la tâche des sacristains n’est pas limitée au service du prêtre ou du diacre. Ils collaborent également avec d’autres acteurs de l’Eglise, comme les acolytes, les catéchistes, les lecteurs, les équipes liturgiques sans oublier les fidèles, les touristes ou les employés des pompes funèbres. D’où l’importance de la qualité d’accueil. Une mission chronophage qui fait dire au jeune Patrice que "l’église constitue la deuxième maison pour les sacristains. Ils y passent tellement de temps."

Un engagement total

Après une carrière d’enseignante et un séjour à l’étranger, Christine Couillard a d’abord accepté une petite fonction d’écriture des conduites pour le prêtre. Puis, quand le sacristain de la paroisse s’est retiré, elle a accepté de le remplacer à Saint-Paul. "Cette fonction à mi-temps me satisfait pleinement. Je ne vois pas mon poste de sacristine comme un travail classique mais comme un service rendu à Dieu, aux fidèles et au prêtre", explique-t-elle. "Je comparerais ma mission à celle de la maîtresse de maison qui reçoit pour un dîner, à Zachée à qui Jésus dit ‘aujourd’hui, je viens manger chez toi’, à un régisseur qui a cet immense honneur de préparer une pièce de théâtre exceptionnelle puisqu’elle met Dieu en scène". Une définition acceptée par Patrice Colin, qui ajoute que "le sacristain aide le prêtre afin qu’il n’ait rien à penser d’autre que son office. Et quand la messe commence, le sacristain s’efface dans l’ombre".

Philippe DEGOUY

Catégorie : Eglise Belgique

Dans la même catégorie