Comment les médias ont-ils réagi à la nomination de Mgr Luc Terlinden, le nouvel archevêque de Malines-Bruxelles ? Petite revue de presse, au Sud et au Nord du pays, ces 22 et 23 juin.
"L'évêque le plus important de Belgique"
Le journal télévisé de 13h, sur La Une, a consacré un reportage à la nomination de Luc Terlinden. Tout en rappelant sa formation et son parcours en paroisse, on souligne qu'il est proche des jeunes et "un fervent adepte de la vérité et de la transparence dans l'Eglise". La parole est également donnée à "l'heureux élu", qui souligne : "Parfois on a l'image de l'Eglise qui est plutôt sévère, avec beaucoup d'interdits. Mais ce n'est pas le coeur de l'Evangile. Jésus n'est pas venu simplement pour rappeler la loi, il est venu d'abord pour rencontrer des gens, se faire proche. Et je crois que c'est la mission de l'Eglise aujourd'hui aussi, de se faire proche, d'écouter, d'accueillir, d'accompagner."
Le nouvel archevêque de Malines-Bruxelles est désormais connu. Il s'agit du chanoine Luc Terlinden. Âgé de 54 ans, fan de vélo et des sports de montagne, il succède au cardinal Jozef De Kesel. @RTBFinfo #RTBF pic.twitter.com/R3peJ1sAr3
— La Morté Romuald (@RomualdLM) June 22, 2023
Sur son site web, la chaîne d'informations en continu LN24 rappelle la limite d'âge de 75 ans pour les évêques en exercice. L'article précise en outre que "l'archevêque de Malines-Bruxelles est l’évêque considéré comme le plus important de Belgique. C’est lui qui prend la tête et coordonne la conférence épiscopale qui rassemble les évêques des différents diocèses du pays."
"Il m'a rassuré"
La chaîne catholique KTO dresse le portait de Luc Terlinden, dans un article et une vidéo postés sur son site internet. Dans la séquence vidéo, le nouvel archevêque raconte les circonstances dans lesquelles il a appris sa nomination par le nonce apostolique en Belgique, Mgr Franco Coppola. "Il m'a rassuré", précise-t-il."Très amoureux", il a pensé après ses études supérieures que la prêtrise n'était pas faite pour lui. Mais Dieu l'a appelé clairement "dans telle église, à tel endroit, à tel moment précis". Peu après, il est entré au séminaire...
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"Cet homme de prière se double d'un leader né"
La Libre Belgique ne consacre pas moins de trois articles à la nomination du nouvel archevêque, rédigés sous les plumes respectives de Bosco d'Otreppe et Jacques Hermans. Le premier rapporte que le nom de Luc Terlinden était "le plus souvent cité parmi les 'papabili'".
Se demandant ensuite pourquoi le pape a choisi le chanoine Terlinden, il relève : "Comme le veut la coutume, après un néerlandophone (le cardinal De Kesel), l’archevêché revenait à un francophone. A la suite du court passage par Malines de Mgr Léonard, archevêque de 2010 à 2015, après le 'pontificat' de Jozef De Kesel (de 2015 à 2023) marqué par le Covid et par de longs mois de maladie pour celui-ci, Rome souhaitait nommer un évêque plus jeune qui pourrait lancer des projets et établir une vision à plus long terme pour l’Église en Belgique. C’est le cas avec le “jeune” francophone Luc Terlinden, âgé de 54 ans."
Quant à Jacques Hermans, il écrit dans son article ("Luc Terlinden, un homme timide mais qui rassemble") : "Derrière un premier abord réservé, se cache un homme sûr de lui sans être forcément intimidant. Son entourage rappelle volontiers ses nombreuses qualités professionnelles et humaines. L’archevêque frais émoulu est un pasteur proche des gens qui écoute et discerne avant de décider. (...) Pragmatique, cet homme de prière se double d’un leader né qui a prouvé, aux côtés de son prédécesseur le cardinal Jozef De Kesel, qu’il dispose d’un précieux atout : la faculté de rassembler."
"Il coche toutes les cases"
Dans l'article qu'il consacre à l'événement, Le Soir note : "Le jour de son ordination épiscopale, le dimanche 3 septembre prochain à Malines, Luc Terlinden deviendra, à 54 ans, le plus jeune archevêque de Malines-Bruxelles. Et au sein de l’Eglise de Belgique, on s’en réjouit." Pour un évêque, 54 est effectivement un jeune âge. On relèvera tout de même que Godfried Danneels, en 1979, devint archevêque de Malines-Bruxelles à 46 ans. Le même article souligne que "'politiquement', Luc Terlinden est perçu comme quelqu’un de centriste et modéré, un peu dans la continuité du cardinal De Kesel". Ce à quoi réagit le chanoine Eric de Beukelaer, vicaire général du diocèse de Liège : "La question, c’est de savoir s’il comprend l’époque, le monde d’aujourd’hui, tout en pouvant y apporter quelque chose de spécifiquement catholique. Et là, je pense qu’il coche toutes les cases."
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"Il veut écouter, y compris les personnes éloignées"
Sur le site officiel de l'Eglise en Flandre, kerknet.be, le rédacteur en chef Koen Vlaeminck consacre un édito au changement de génération entre le cardinal De Kesel et Luc Terlinden. Il souligne également la continuité entre les deux hommes.
"La différence entre les deux ordinations est de 27 ans, mais incommensurablement plus en termes de vision du monde, notamment en ce qui concerne la place du christianisme. Le cardinal De Kesel a vu le monde changer sous ses yeux, mais avec un grand réalisme et toujours une perspective d'espoir. Son livre Foi et religion dans une société séculière témoigne non seulement d'une foi profonde, mais aussi de sobriété, de courage et, surtout, d'ouverture.
"Avec Fratelli Tutti (Tous Frères) comme devise épiscopale, il ne fait aucun doute que le nouvel archevêque aspire également à cette ouverture. Il l'a déjà vécue à travers son engagement pastoral auprès des jeunes, notamment à Schaerbeek, et auprès des pauvres dans les Marolles à Bruxelles. Il veut écouter, y compris les personnes éloignées."
"Il accorde une grande importance à la fraternité"
En Flandre toujours, De Standaard note que l'archevêque fraîchement émoulu "souhaite œuvrer en faveur d'une Eglise ouverte, ambitieuse et davantage tournée vers les gens'". L'article revient également sur les sources d'inspiration de Luc Terlinden : "Le nouvel archevêque a choisi 'Fratelli tutti' comme devise épiscopale, car il accorde une grande importance à la fraternité. Pour cela, il s'est inspiré du pape François, qui a publié une encyclique sur le sujet, mais aussi de saint Charles de Foucauld. Ceux-ci, 'par le don total de leur vie à Dieu, ont rendu visible cette fraternité universelle en restant proches justement des plus petits et des plus abandonnés', explique Terlinden."
C'est en outre "la première fois depuis près d'un siècle (depuis le cardinal Van Roey en 1926) qu'un prêtre qui n'est pas encore évêque est nommé archevêque", conclut le texte. Il est à noter que l'article s'inspire essentiellement d'une dépêche de l'agence Belga.
Des quotidiens tels que De Morgen ou Het Niewsblad, dans leur version web, n'ajoutent guère d'analyse à la même dépêche de Belga.
Christophe HERINCKX
