C'est ce mercredi 26 avril que la Conférence épiscopale a choisi pour sortir de sa réserve. Alors que le Parlement a ouvert la voie à une révision de la législation en matière d'avortement, les évêques marquent leur désaccord. Ils s'inquiètent notamment des menaces qui pèsent sur la protection de la vie à naître.
Le texte a été rédigé par le cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles. Les différents membres de la Conférence épiscopale ont ensuite pu proposer leurs suggestions, avant de parvenir à la version finale de cette "déclaration des évêques" consacrée à "l'extension considérable de l'accès à l'avortement".
Pour lire le communiqué intégral de la conférence épiscopale
Plusieurs éléments sont relevés par les évêques, notamment le fait que des "problèmes mentaux" pourraient être invoqués pour justifier l'avortement d'un enfant viable. "La vie d'un enfant viable peut dès lors être interrompue, même si elle ne constitue pas une menace aiguë pour la vie ou la santé de la mère", s'étonnent les évêques.
Le passage du délai légal de 12 à 18 semaines interpelle aussi la Conférence épiscopale, qui évoque "une intervention beaucoup plus lourde et beaucoup plus radicale". Les évêques s'étonnent que les nombreuses interpellations émanant des professionnels du monde médical semblent ne pas avoir été entendues jusqu'à présent. "Cela les touche dans leur vocation professionnelle et leur mission. C’est d'autant plus le cas lorsqu’il est suggéré de placer explicitement l'avortement, qui a déjà été retiré du droit pénal, dans le cadre de la législation sur les soins de santé."
"Tout ce qui vient perturber notre mode de vie"
Les évêques considèrent que l'autodétermination de la femme enceinte risque de l'emporter sur la protection de la vie à naître. "La protection de la vie à naître est pourtant en soi de la plus haute importance, aussi et surtout dans l'Etat de droit. Elle l'est d'autant plus que de nouvelles recherches sont menées aujourd'hui sur la perception de la douleur chez le foetus."
Les évêques concluent leur message par un regard plus général sur la société. Celle-ci, selon eux, "éprouve de plus en plus de difficultés à propos de tout ce qui interfère avec nos projets et vient perturber notre mode de vie. Ce constat s'applique aux personnes âgées ou malades, aux pauvres et aux étrangers, aux personnes qui doivent fuir leur pays. C’est également le cas pour la vie à naître."
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