Selon une étude financée par l'ONU et l'agence américaine pour le développement, environ 258.000 personnes, dont une moitié d'enfants de moins de 5 ans, sont morts entre octobre 2010 et avril 2012, lors d'une grave crise alimentaire.
Les chiffres sont impressionnants et donnent froid dans le dos. En un peu moins de deux ans, la faim a tué près d'un habitant sur vingt et un enfant de moins de 5 ans sur dix dans le sud et le centre de la Somalie. Il s'agit des premières estimations scientifiques de la grave crise alimentaire qui a frappé le pays entre 2010 et 2012.
Un taux de mortalité record en Afrique
Principalement provoquée par la grave sécheresse qui a frappé l’ensemble de la Corne de l’Afrique à l’époque, cette crise a été aggravée par la situation politique du pays. Celui-ci est effectivement plongé dans le chaos et la guerre civile depuis la chute du président Siad Barre en 1991. Aux 258.000 morts de faim, il faut donc ajouter quelque 290.000 décès survenus dans la région au cours de la même période du fait de la guerre ou des maladies. "La Somalie compte en temps normal un taux de mortalité deux fois supérieur à la moyenne en Afrique subsaharienne", précise l'étude onusienne.
"Les effets de la sécheresse ont été aggravés par divers facteurs dont une aide humanitaire faible et la hausse des prix alimentaires", écrivent les experts. Ils rappellent, en outre, "que la réponse humanitaire à la famine a été pour l’essentiel tardive et insuffisante et que l’accès limité aux populations touchées, conséquence de l’insécurité généralisée et des restrictions opérationnelles imposées à diverses agences d’aide, a été une contrainte majeure".
Une lueur d'espoir, cependant, à l'horizon: le 7 mai, une conférence internationale a réuni à Londres une cinquantaine de pays et d'organisations internationales, l'objectif étant de réfélchir aux moyens d'aider la Somalie à poursuivre les progrès entamés depuis l'élection, en septembre 2012, de nouvelles autorités.
P. A.