Riches et angoissés ?


Partager
Riches et angoissés ?
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Editorial de Jean-Jacques Durré paru dans le "Dimanche Express" n°31 du 16 septembre 2012 :

Selon une étude de la Banque nationale de Belgique (BNB), les Belges n’ont jamais été aussi riches. Ils épargnent 22,6 milliards d’euros par an! Au-delà du fait qu’il s’agit là évidemment d’une moyenne, il n’en reste pas moins vrai que l’écart entre ceux qui ont beaucoup et ceux qui ont peu s’accroît. Ce qui interpelle, c’est le montant faramineux de plus de 229 milliards d'euros entreposés sur les comptes d'épargne des Belges au mois de juillet. Un niveau jamais atteint, supérieur de 1,4 milliard à celui du mois de juin et de plus de 10 milliards à celui de juillet 2011! Quelles sont les raisons de cette épargne gigantesque, qui rapporte peu, voire qui s’étiole puisque les taux d’intérêt sont inférieurs à l’inflation? Une évidence s’impose: la peur de l’avenir.

Lorsqu’on "stocke" des liquidités qui ne rapportent rien, mais qui sont disponibles à tout moment, c’est parce que l’incertitude nous tient. Incertitude quant à son emploi, sa santé, sa famille… Bref, une angoisse diffuse qui atténue la sérénité que tout être humain recherche.

Dans un monde en crise qui se globalise, le risque de se replier alors sur soi est grand. Au détriment de la solidarité. L’Évangile nous invite à ne pas nous tourner vers une société basée sur la peur pour privilégier une société dont les fondements reposent sur l’espérance. Pas une espérance béate et naïve, mais au contraire une espérance qui nous pousse à regarder vers l’avenir, à l’appréhender avec confiance même si nous désespérons et sommes angoissés. Un proverbe chinois dit: "Ne songe pas au passé, tu l’idéalises par rapport à ce qu’il a été. Ne songe pas à l’avenir, tu le noircis par rapport à ce qu’il sera. Soucie toi donc du jour présent." Le Christ va plus loin. Lorsque Pierre, marchant sur les flots déchaînés vers Jésus, s’enfonce parce qu’il se laisse distraire par les vagues, il lui dit: "Homme de peu de foi!"

De fait, lorsque nous sommes submergés par les flots déchaînés et houleux de la vie, nous oublions que le Christ est à nos côtés. Mettre son regard dans le Christ, c’est ne pas se laisser sombrer. Certes, c’est un défi de taille, pas toujours facile. Mais c’est ce qu’on appelle aujourd’hui "la solution gagnante". Dans son "Manuel du guerrier de la Lumière", Paolo Coelho écrit qu’avant d’entamer un combat, il faut vérifier si notre besace comprend les trois éléments pour vaincre: la Foi, l’Espérance et l’Amour. L’Évangile ne dit rien d’autre.

 

 

Catégorie : En dialogue

Dans la même catégorie