Grand entretien – François-Xavier Choutet : Congrégations en fin de mission : « Il faut mourir pour renaître ! »

Faute de vocations, de nombreuses congrégations en Europe sont amenées à disparaître dans les années qui viennent. En France, convaincu que leur charisme peut être transmis de différentes manières, François-Xavier Choutet veut créer des ponts entre elles et des organisations à finalité sociale. Mais avant tout, il prête l’oreille pour accompagner les religieux et religieuses dans l’inévitable processus de deuil, à la fois personnel et communautaire.

Le dictionnaire définit le charisme comme un don conféré par la grâce divine pour le bien commun. Nombreux sont les hommes et les femmes qui ont embrassé celui d’une congrégation religieuse en y consacrant toute leur vie. Mais quand la congrégation s’éteint en Europe, faute de vocations, se pose alors la question de la transmission du charisme – souvent en lien avec celle du devenir des bâtiments, couvents ou monastères. Or, parallèlement, de plus en plus de laïcs s’engagent dans des projets sociaux répondant aussi à des enjeux sociétaux. Pour mettre en relation ces acteurs qui ne se connaissent pas forcément, François-Xavier Choutet a créé Karism Conseil.

Comment vous est venue cette idée?

J’avais une appétence pour le conseil et le désir de le vivre dans le secteur associatif chrétien en particulier. Le connaissant un peu, j’ai perçu les besoins des institutions chrétiennes et cela a fait écho en moi. Il apparaît que la très grande majorité des congrégations en Europe est confrontée aux mêmes enjeux: l’accompagnement des sœurs et frères aînés, la transmission du charisme et des œuvres. Et, en même temps, elles ont besoin de soutien pour leur gouvernance et pour permettre l’autonomie financière des membres qui vivent dans les pays du Sud. Beaucoup de congrégations sont dans leur phase d’accomplissement dans les pays du Nord – elles vont s’éteindre! – et on les aide dans ce passage.

Nancy GOETHALS