Noël : La fête de l’humanité de Dieu. Homélie du Cardinal De Kesel


Partager
Noël : La fête de l’humanité de Dieu. Homélie du Cardinal De Kesel
La crèche de Noël est une très ancienne tradition, devenue populaire notamment avec les santons de Provence.
Par Geert De Kerpel
Publié le
3 min

A l’occasion de Noël 2022, le cardinal De Kesel a présidé la messe de minuit en la Cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles et la messe du jour de Noël en la cathédrale St-Rombaut à Malines. Dans son homélie le Cardinal nous a invité de fêter Noël comme la fête de l’humanité de Dieu.

Cardinal De Kesel : « La simplicité dans laquelle la naissance de Jésus a lieu, invite à la réflexion. Elle dit tout de la signification de cette naissance et même de Dieu lui-même. C’est de cela qu’il s’agit à Noël : de Dieu qui vient à notre rencontre, non pas comme un visiteur curieux ou un spectateur indifférent, un passage rapide avant de poursuivre son chemin. Non, il vient pour rester et partager notre existence aussi fragile qu’elle soit. (...) Et il y a plus. Il n’est pas seulement un Dieu qui se veut proche de nous. Il a voulu être comme nous. Oui, Noël est la fête de l’humanité de Dieu, raison pour laquelle elle est aussi la fête de la solidarité. Car on ne peut servir et aimer Dieu qu’en faisant ce qu’il a fait pour nous : être homme parmi les hommes, compatissant avec toute détresse humaine. »

« Il n’y avait pas de place pour eux »

Et le Cardinal continu : « Il est écrit : ' Il n’y avait pas de place pour eux ' . C’est de tous les temps. La pauvreté n’est pas attrayante, elle est repoussante. Le pauvre et l’étranger sont exclus car ils ne sont pas comme nous ; ils mettent en cause nos évidences, nos acquis et notre monde. En cela Dieu est vraiment différent de nous : Il est attentif à ce qui n’est pas attirant, Il voit ceux que nous ne voyons pas. Jésus s’identifiera plus tard à eux : ' ce que vous avez fait aux moindre des miens, c’est à moi que vous l’aurez fait ' .

Chers amis, le défi est grand. Il y a la guerre sur notre propre continent en Ukraine et en bien d’autres endroits du monde. Il y a beaucoup de migrants qui fuient la violence ou la pauvreté. Il y a le réchauffement de la terre que nous avons tellement de peine maintenir sous contrôle. Chez nous aussi la pauvreté reste un énorme défi. Avec la crise de l’énergie le nombre de ceux qui peinent à boucler les fins de mois ne fait qu’augmenter. Tout cela contribue à l’insécurité et à l’angoisse. Le risque est grand de nous mettre sur la défensive et de chercher des coupables. Le risque aussi que nous nous enfermions sur nous-mêmes et que nous ne voyions plus ceux qui sont vraiment dans le besoin. Les points de vue extrêmes et les théories complotistes deviennent alors attirantes et remplacent les analyses sérieuses qui s’appuient sur les faits. C’est pour cela que la solidarité est tellement importante. Dans son encyclique Fratelli tutti le pape François a fait un plaidoyer urgent en faveur de la fraternité universelle. Quelque soit l’ampleur des défis et la complexité des situations, la solidarité et la fraternité universelle restent les seules et nécessaires garanties d’une société vraiment humaine, ici dans notre pays, en Europe et partout dans le monde.

Noël : la fête de la solidarité

Si Dieu a voulu être avec nous et comme nous, s’il nous a révélé son humanité, c’est bien pour que nous aussi, à notre tour, nous témoignions de cette même humanité les uns pour les autres. Nous devons nous opposer à toute autosuffisance et à toute indifférence. Ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue, ce n’est pas ce que nous acquérons pour nous-mêmes mais bien ce que nous pouvons donner aux autres. Ce n’est qu’ainsi que nous rendons gloire à Dieu et que viendra la paix sur la terre.

Bonne et sainte Fête de Noël. »

Lire l'homélie de Noël du Cardinal De Kesel dans son intégralité

 


Dans la même catégorie