Alors que la phase diocésaine du synode sur la synodalité s’achève, nos lecteurs continuent à nous faire parvenir des idées. Le signe d’une Eglise vivante et en chemin! Cette semaine, Jacques Hootelé, s’interroge sur le choix des mots et la relation à Jésus.

L’Église nous invite à entrer dans le temps de la Synodalité qui a pour but de se souvenir que: « Le vent souffle où il veut: tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit » (Jn 3, 8). J’y vois une occasion merveilleuse de prendre au sérieux ce que l’Esprit insuffle à cette base dont la voix est si souvent couverte par celle de « ceux qui savent » ou ont autorité. J’en profite donc pour faire trois suggestions.
Rendre les femmes présentes
J’apprécie qu’on ait modifié, dans le canon de la messe, la prière pour notre pape, nos évêques, nos prêtres… pour y inclure nos diacres… Mais on n’y trouve que des hommes!!! Ne pourrait-on y adjoindre: les vies consacrées afin d’inclure les femmes, largement majoritaires dans nos assemblées? Les femmes qui sont souvent en première ligne dans l’Église pour prier, soigner, accompagner, éduquer, enseigner et rendre les services concrets indispensables à la vie de nos communautés.
Conjuguer au présent
« Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous… » (Jn 1, 14). Cette parole, que nous prononçons journellement dans l’Angélus, a commencé à me poser question le jour où je l’ai vue en concordance avec ces mots de Jésus: « Demeurez en moi, comme moi en vous » (Jn 15, 4). Jean en parle au passé: « Il a habité… » Jésus, lui, nous le donne à entendre pour aujourd’hui: « Demeurez en moi, comme moi en vous. »
Ne suffirait-il pas d’adapter la phrase de l’Évangile en la conjuguant au présent: « Il habite parmi nous »? Cela pourrait nous rappeler que c’est en permanence que Jésus nous attend au plus profond de notre être pour vivre d’une relation intime, débordante d’amour, d’espérance et de joie avec lui. Je n’envisage nullement, bien sûr, de retoucher l’Évangile. Pourrait-on ne pas tenir compte de ce grave avertissement de saint Paul aux Corinthiens: « Frères, je vous rappelle la Bonne Nouvelle que je vous ai annoncée; cet Évangile, vous l’avez reçu; c’est en lui que vous tenez bon, c’est par lui que vous serez sauvés si vous le gardez tel que je vous l’ai annoncé; autrement, c’est pour rien que vous êtes devenus croyants » (1 Co 15. 1-2). Mais, peut-être pourrions-nous adapter la prière du Magnificat en ce sens? Et le Verbe s’est fait chair, il habite parmi nous…!
Apprendre à entrer en relation avec Jésus
Au fait, entrer en relation intime avec Jésus, demeurer en lui comme il demeure en nous, comment cela se vit-il en pratique? Où cela s’apprend-t-il? Pour autant qu’il m’en souvienne, ni au catéchisme, ni dans les homélies, ni durant les retraites. Comme beaucoup de chrétiens de ma génération nous pourrions dire avec saint Augustin: « Tard je T’ai aimée, Beauté ancienne et si nouvelle; tard je T’ai aimée. Tu étais au-dedans de moi et moi j’étais dehors, et c’est là que je T’ai cherché. Tu étais avec moi et je n’étais pas avec Toi » (Les Confessions).
Ne serait-il pas urgent de conduire nos enfants à faire l’expérience concrète d’une véritable rencontre avec Jésus dans le silence de leur cœur? Peut-on le leur proposer si on ne vit pas soi-même de cette relation? Cela ne devrait-il pas constituer la base de leur préparation à recevoir le Corps du Christ?
Quelqu’un pourrait nous y aider! Il s’agit de Frère Laurent de la Résurrection, un humble moine convers qui, au XVIIe siècle, exerçait la fonction de cuisinier dans un monastère parisien. Cet homme attirait, par sa sérénité, évêques, prêtres, écrivains, religieux et religieuses… Son secret? Tout faire pour l’amour de Dieu! Écoutons-le:
« Je retourne ma petite omelette dans la poêle pour l’amour de Dieu. »
« Dieu ne nous demande pas grand-chose; un petit souvenir de temps en temps, une petite adoration, tantôt lui demander sa grâce, quelquefois lui offrir vos peines, d’autres fois le remercier des grâces qu’il vous a faites et qu’il vous fait au milieu de vos travaux, vous consoler avec lui, le plus souvent même que vous pourrez. »
« Il n’est pas nécessaire d’être toujours à l’église pour être avec Dieu; nous pouvons faire de notre cœur un petit oratoire dans lequel nous nous retirons de temps en temps pour nous y entretenir avec lui, doucement, humblement et amoureusement. »
Ces propos sont tirés d’un petit livre intitulé En présence de Dieu. Un merveilleux petit cadeau à offrir à des communiants !

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