En ouvrant le temps de l’Avent, Ann Gilles Goris redécouvre un objet de son quotidien, une petite décoration qui est restée d’un Noël à l’autre.
Petite porteuse d’eau,
je te vois tout à coup
tu auras donc passé l’année sur l’armoire de la salle à manger.
Après la fête de Noël de l’an passé,
quand la crèche a été enlevée,
je n’avais ni la force, ni le désir de te retirer.
Probablement que ta présence symbolisait toutes ces soifs encore inassouvies, les miennes et celles du monde.
Ces soifs de sincérité dans la rencontre, de don de soi, d’humilité, de partage avec tant de personnes, encore davantage aujourd’hui, en difficultés.
Et tout à coup je te revois,
bien présente.
Pourtant tu n’avais pas bougée tout ce temps là,
ce sont mes yeux qui s’étaient habitués à toi.
Ah l’habitude, dangereuse habitude, qui ternit les couleurs et aveugle les cœurs… jusqu’à trouver qu’il est normal, voir banal, de connaître l’amour ou l’amitié, et avoir de quoi vivre et manger.
« Voici le temps du long désir où l’homme apprend son indigence. »
Petite porteuse d’eau
viens dépoussiérer nos cœurs,
et clarifier nos regards..
Il n’est jamais fini le chemin de la connaissance de soi,
Il n’est jamais fini le chemin vers l’autre,
Il n’est jamais fini le chemin vers le Tout Autre.
Noël frappe à nouveau à nos portes…
Texte et photo: (c) Ann Gilles Goris