Emission diffusée dimanche 27 juin à 20h sur La Première (RTBF).
"La longue marche est un dépouillement", écrit Claire Colette dans son dernier ouvrage. Cette femme aujourd'hui à la retraite, a l'expérience de nombreuses longues marches, depuis son premier départ en 2006 en direction de Compostelle.
Après son premier livre "La saveur du chemin", elle publie cette année un deuxième ouvrage sur les routes de France, entre Clermont-Ferrand et Rocamadour. Rencontre avec l'auteure de "Marcher à cœur ouvert, de l'Auvergne vers Compostelle" (éditions Salvator)
C'est un portrait signé Anne-Françoise de Beaudrap
Marcher à cœur ouvert, de l'Auvergne vers Compostelle
Claire Colette
Heureusement qu’il me reste un peu de curiosité. J'apprécie les pays calcaires, là où la pierre, selon son oxydation, revêt toutes sortes de couleurs, où la roche est sonore, où les cailloux tintent sous le pas.
Claire Colette au contraire aime les vieux massifs granitiques qui lui rappellent l’Ardenne, choisie pour sa résidence. Ma curiosité m’a amené à sa traversée à pied du Pays des Volcans qu’elle décrit et bien plus encore. Elle se livre complètement dans sa recherche de nature, de signes, de regards, de paroles, d’humanité tout simplement.
Je me sens bien en sa compagnie, en ses choix, en son style de vie, en son écriture souple et variée. J’ai vibré avec elle dans sa mésaventure montagnarde. De sa prise de risques elle tire des leçons positives, sans regrets.
“A quel moment devient-on vraiment vivant ?” C’est lorsqu’on est ”capable de courir des risques” lui répond Alexandre Jardin.
Pour la connaître un peu sans l’avoir jamais rencontrée, je sais qu’elle n’a pas peur de prendre des risques, même maintenant, face à l’intolérable qu’on nous fait subir. Une attitude qui mérite le respect. Avec grand plaisir on retrouve au fil des lignes des personnes célèbres du chemin, telle Sylvie, l’amie belge, toujours sur un itinéraire ou un autre, qui ne craint pas les agressions.
Et à présent, que cherche Claire Colette ? “Je souhaiterais donner vie à une écriture passeuse de l’âme du monde”. Tu verras que l’objectif est atteint. Encore une pensée familière, puisée dans les paroles de Bernard Quinsat, grand promoteur de cette Voie Auvergnate, que je trouve au milieu des 188 pages : “Il y a un combat à mener, celui de faire marcher les gens, de mettre la marche au cœur du monde”.