Cultes: De 15 à 50 personnes pour les funérailles


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Cultes: De 15 à 50 personnes pour les funérailles
Par Anne-Françoise de Beaudrap
Publié le - Modifié le
3 min

Depuis ce matin, les funérailles peuvent rassembler jusqu'à 50 personnes. C'est une avancée réconfortante pour certains. Cela reste insuffisant pour ceux qui attendent un assouplissement raisonnable pour toutes les célébrations.

Photo d'illustration

"Heureux de l’assouplissement prévu pour les funérailles", c'est en substance le message communiqué par les évêques de Belgique via leur porte-parole, Tommy Scholtès. L'augmentation du nombre de fidèles de 15 à 50 personnes était particulièrement demandée par les familles éprouvées par la douleur d'un deuil. Qu'en est-il pour les autres assouplissements demandés ? Rappelons que les chefs de culte ont adressé une demande au ministre des cultes pour que chaque office religieux puisse accueillir selon une jauge proportionnelle à la superficie de l'édifice.

Dans la conférence de presse à l'issue du comité de concertation, vendredi dernier, le Premier ministre Alexander De Croo a surtout appelé à rester prudents face à des chiffres d'hospitalisation qui ne sont pas rassurants. Les premières mesures annoncées pour ce mois de mars concernent les activités de plein air : depuis ce 8 mars, dix personnes peuvent se rassembler à l’extérieur. À partir du 1er avril, l'assouplissement devrait se poursuivre (si la situation de la pandémie le permet) pour les activités de plein air : le Premier ministre annonce une jauge de 50 personnes maximum pour un culte, un spectacle ou un évènement à l'extérieur. "On va pouvoir faire plus de choses à l’extérieur et ça va nous aider à mieux respecter les règles partout, aussi à l’intérieur", a répété Alexander De Croo. Selon le calendrier actuellement défini, il faudra attendre le mois de mai pour pouvoir augmenter le nombre de participants à des évènements à l'intérieur d'un bâtiment.

La voix des citoyens

Les encouragements vis-à-vis des activités de plein air, en laissant réduites les activités liées au culte, font bondir une partie de la communauté catholique. Le père Marc Leroy, responsable de la pastorale francophone à la basilique de Koekelberg, se demande : "Va-t-on demander aux parlementaires de tenir leurs séances dans la rue pour montrer l'exemple ?" En maintenant cette limite stricte des 15 fidèles par culte (à l'exception des funérailles), quelle que soit la taille de l'édifice, le porte-drapeau des catholiques engagés craint que les laïcs les plus motivés ne baissent les bras.

D'autres prêtres s'inquiètent de devoir préparer les célébrations de la Semaine sainte. Au choix, ces célébrations devront, début avril, se dérouler soit en plein air (avec cinquante fidèles donc), soit avec une assemblée limitée comme actuellement à quinze adultes sans compter le célébrant. "La voix des centaines de milliers de personnes qui veulent pratiquer leur religion ne semble pas entendue", tonne le père Marc Leroy. Les 12.000 signatures récoltées par la pétition Libérons nos cultes, demandant l'assouplissement de la jauge pour chaque office religieux, ont été envoyées aux ministres concernés. Elles n'ont reçu en retour qu'une simple réponse automatique. La communication officielle du gouvernement, après le comité de concertation du 5 mars, n'apportait pas beaucoup plus d'indices.

AF de Beaudrap

 

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