Sous les sapins, de nombreux livres. Derrière ces achats, rien d'ordinaire. Etre conseillé ou pas, hésiter ou pas, se laisser surprendre ou pas… Dans un monde de plus en plus dématérialisé, retrouver le sens du partage passe aussi par les librairies indépendantes, des lieux ouverts sur le monde, propices aux conversations.
Un passage dans une librairie indépendante permet de "se laisser surprendre, éviter l'évidence et le standard, être étonné et puis libre de faire un choix". Cette déclaration revient à Benoît Poelvoorde, le comédien namurois. Reconnu par ses pairs, l'acteur est aussi un lecteur assidu, fondateur de l'Intime Festival, un festival littéraire estival. En cette période d'achats (parfois compulsifs), la promotion du secteur indépendant est assurée par le comédien, qui met en avant le réseau solidaire. En effet, dans plus de 60 lieux à travers la Wallonie et Bruxelles, des hommes et des femmes exercent leur profession non pas dans une démarche de concurrence, mais de solidarité. Parmi ces 60 librairies associées, tous secteurs de spécialisation confondus, figurent également les librairies religieuses.
Résister à la facilité
Gestionnaire à Namur de la librairie du CDD, le Centre Diocésain de Documentation, Mariel Lejeune se réjouit de cette campagne de sensibilisation menée durant une période cruciale. "Le label des librairies indépendantes se défend face aux grandes surfaces où le choix est plus restreint, mais en grande quantité. La masse de livres donne l'impression qu'il y a du choix. A l'inverse, dans une librairie indépendante, des milliers de livres sont proposés en quelques exemplaires." A côté de la grande variété et de la promotion du choix dans les enseignes indépendantes, il y va de la défense d'une profession face à la concurrence numérique. "La vente en ligne tue la librairie indépendante, on achète désormais le livre comme un autre produit", observe Mariel Lejeune, qui estime toutefois que "la spécificité du CDD le met à l'abri". Si le conseil est inhérent à la fonction du libraire, c'est lié à "la richesse culturelle du livre, qui a besoin du libraire pour être promu". Pour les professionnels du livre, il importe "d'aller à la rencontre des envies et des recherches du client, de répondre aux attentes et aux demandes, motivés par l'envie de donner la meilleure qualité". Il s'agit d'un véritable engagement, au-delà des seuls chiffres de rentabilité !
Angélique TASIAUX
Photo : (c) CDD Namur
