La période des vacances touche doucement à sa fin. Réjouissons-nous si nous avons pu en profiter pour prendre du recul, souffler, échapper enfin durant cette période au stress trépidant de la vie quotidienne. C’est une joie et un bonheur pour lesquels nous devons remercier le Seigneur. Mais cela ne doit pas occulter une réalité plus cruelle, triste reflet d’une société occidentale qui sans doute, se paupérise. Loin de moi l’idée de gâcher le souvenir de vacances heureuses, faites de rencontres diverses, de découvertes, de petites joies simples qui sont le vrai bonheur.
Mais, il y a une autre réalité, moins positive. Selon l’Office européen de statistiques Eurostat, sur les 28 Etats membres de l’Union européenne, un Européen sur trois âgé de plus de 16 ans, n’a pas les ressources suffisantes pour partir en vacances une semaine! De même, 26,4% des Belges ne peuvent également pas se permettre quelques jours de vacances en dehors de chez eux. Ce qui place notre pays en-dessous de la moyenne européenne qui est de 32,9%.
Cela ne doit pas nous culpabiliser mais nous faire prendre conscience du potentiel danger que cela représente. A plusieurs niveaux. D’abord, il y a le risque de voir la fracture s’accroître entre citoyens d’un même pays, avec pour conséquence des inégalités croissantes dans divers domaines qui mettent en péril la cohésion sociale. Autre possible effet de cette situation: l’impact sur les migrants et demandeurs d’asile. Si nous n’y prenons pas garde, cette situation risque d’en faire des boucs émissaires.
Cette situation démontre, si besoin en est, que la crise, qui a démarré en 2007 avec les "subprimes" aux Etats-Unis est bien structurelle. Dix ans plus tard, rien n’a changé. Selon plusieurs économistes, les banques sont toujours fragiles et n’ont pas tiré les leçons du passé. Il faut donc veiller à modifier nos modes de vie et à travailler à mettre davantage d’égalité à tous niveaux.
Le pape François, grand pourfendeur des inégalités, a souvent appelé à un changement de structures pour réformer un système économique international qu’il considère comme "une machine à produire de l’injustice". Le souverain pontife a demandé aussi davantage d’équité dans les accords de libéralisation des échanges internationaux. "Il semble qu’on ne soit pas encore arrivé à un système commercial international équitable et totalement au service de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion", a-t-il martelé très souvent.
Peut-être nos dirigeants devraient-ils davantage l’écouter?
Jean-Jacques Durré
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