La Grande-Bretagne et l’Iran viennent d’être endeuillés par de nouveaux attentats. Ce qui confirme, hélas, que la violence des terroristes peut frapper n’importe où et n’importe quand. C’est un fait et nous allons devoir vivre avec cela durant encore des années sans doute. Face à cette situation, nous pouvons adopter différents comportements: céder à la peur, se résigner, se venger… Dans tous ces cas de figures, c’est une victoire pour ceux qui ne sont que des assassins pour qui la vie humaine n’a rien de sacré. Si nous cédons à la peur et que nous adoptons un comportement de vie plus prudent, en s’abstenant, par exemple, de participer à des manifestations festives, ils ont gagné. Si nous nous résignons, en se disant que l’on ne peut rien y faire, le monde continuera de tourner, certes, mais ils auront gagné. Enfin, se venger, serait la pire des choses et une énorme erreur. C’est précisément ce que les terroristes attendent. Par leurs actions mortifères, ils cherchent à déstabiliser notre mode de vie, voire à le détruire, et ils tentent de nous retourner vers la communauté musulmane, puisque ces terroristes se réclament de l’Islam.
On doit regretter que les autorités religieuses de l’islam aient, au début, peu ou pas du tout condamné les actes commis au nom de leur religion. Mais il semble que les choses changent. A la suite du dernier attentat de Londres, 139 imams et responsables musulmans de Grande-Bretagne ont signé un texte limpide où ils expriment leur refus de se corrompre en rendant hommage à des terroristes, estimant que "leurs actions indéfendables sont complètement à l’opposé des principes éminents de l’islam". Ils ont aussi publiquement annoncé leur refus de prononcer la traditionnelle prière funèbre pour les terroristes qui ont mené cette attaque. Or, cette prière est due à chaque défunt musulman, indépendamment de ses actes ou des circonstances de sa mort. Ce refus est une première dans le pays et "une prise de position salutaire et courageuse qui montre l’impact de ces nouveaux attentats sur les musulmans britanniques", a d’ailleurs commenté Radio Vatican.
Alors que pouvons-nous faire? D’abord entretenir le devoir de mémoire à l’égard des victimes, afin de dire à leurs proches que nous sommes à leurs côtés. Sans doute aussi devons-nous continuer à vivre normalement, même si l’on sait que la menace existe. Mais vivre selon nos habitudes, malgré tout, est aussi le plus bel hommage pour les victimes et la démonstration faite aux terroristes et à leurs mentors qu’ils n’ont pas gagné.
Jean-Jacques Durré
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