L’Eglise médiatrice entre les FARC et l’Etat colombien


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L’Eglise médiatrice entre les FARC et l’Etat colombien
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
3 min

guerilla_colombienne2Pour la première fois, une réunion regroupe , sous l’égide de l’Eglise, des représentants de l’Etat colombien, des membres des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et des proches de victimes du conflit entre les groupes paramilitaires et l’Etat. Objectif: poursuivre la démarche vers la paix.

Une nouvelle phase de pourparlers de paix s’est ouverte le 12 août à Cuba entre le gouvernement colombien et la guérilla des FARC. Mais, au-delà des négociations, cette rencontre donne surtout la parole aux victimes de ce conflit qui dure depuis 50 ans et qui a fait 220.000 morts, dont 80% de civils. Les victimes du conflit colombien veulent faire entendre leur voix dans le nouveau chapitre des discussions de paix. En tout, 60 victimes des FARC participent à ces colloques destinés à mettre fin à la guerre civile.

Dans une note envoyée à l’agence Fides par la Conférence épiscopale colombienne, il est rappelé que, selon Fabrizio Hochschild, coordinateur des Nations unies en Colombie, la sélection des victimes a été effectuée sur la base des auteurs des violences, des crimes subis et de leur provenance, de manière à représenter les différentes zones du pays. La délégation est arrivée à Cuba, accompagnée par Mgr Luis Augusto Castro Quiroga, archevêque de Tunja et président de la Conférence épiscopale de Colombie, et par le P. Dario Echeverri Gonzalez, secrétaire de la Commission de réconciliation nationale.

220.000 morts et 5 millions de déplacés!

Lors des pourparlers de paix entre gouvernement colombien et FARC, en cours depuis 2012 à La Havane, plusieurs accords partiels ont été trouvés sur le développement rural, la participation de la guérilla à la vie politique et la fin du trafic de drogue.

Mais cette fois, les négociations portent sur les quelque 220.000 morts qu’a faits le conflit et sur les 5,3 millions de déplacés, selon l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, sans compter les victimes de viols et disparitions. Les délégations ont abordé ce thème avant d’écouter les premiers témoignages, samedi 16 août. Le désir de savoir ce qui s’est passé est grand et les victimes espèrent que les tortionnaires demanderont pardon avec sincérité; seul moyen de tourner cette douloureuse page de l’histoire colombienne et d’entamer un processus de guérison pour ces victimes.

Si les participants, et surtout les victimes, aspirent à un cessez-le-feu, sur le terrain, la situation est loin d’être apaisée, comme en témoignent des récentes attaques menées par les FARC, qui ont poussé le président Juan Manuel Santos à les menacer d’une rupture des négociations. Au début août, le président de la Conférence des évêques de Colombie, Mgr Luis Augusto Castro, avait appelé à ne pas interrompre le processus de paix entre l'Etat colombien et la guérilla. Plusieurs attentats commis contre des infrastructures publiques – transports, aqueducs, électricité – avaient provoqué la colère du gouvernement et mis en danger les discussions en cours depuis deux ans à Cuba.

Avec La Croix

Catégorie : International

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