Durant sa courte vie, Pier Giorgio Frassati a cultivé charité et amitié


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Durant sa courte vie, Pier Giorgio Frassati a cultivé charité et amitié
Par Sophie Delhalle
Publié le - Modifié le
5 min

C'est l'un des patrons choisis pour les prochaines JMJ à Lisbonne cet été. Mais qui est ce Bienheureux italien? Quelle est son histoire? Pourquoi sa vie est-elle inspirante pour les jeunes catholiques?

Pier Giorgio naît à Turin en 1901 dans une riche famille bourgeoise d'un père journaliste, propriétaire du journal « La Stampa », et d'une mère artiste-peintre. On ne peut pas dire que la foi règne en maître chez les Frassati.

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Une jeune homme pieux mais peu studieux

Pier Giorgio n’est pas très à l’aise dans la classe sociale à laquelle il appartient, ni avec la vie qui se mène à la maison, où la foi est un élément plus formel que substantiel. Il partage son enfance avec sa sœur Lucienne, à peine d’un an plus jeune.

Pier Giorgio n’est pas un grand studieux, au moins jusqu’à ce qu’il entre à l’Institut social des Pères Jésuites. Jeune adulte, il s’inscrit en génie mécanique avec orientation minière pour être à côté des mineurs, alors considérés les plus exploités. Malheureusement, il n’obtiendra pas le diplôme de son vivant mais seulement avec l’attribution “honoris causa” en 2002 après la canonisation. Aux études, le jeune homme préfère la prière, l’Eucharistie et la charité.

Pier Giorgio Frassati veut secourir son prochain

Comme beaucoup de jeunes gens à travers les époques, Pier Giorgio déroute la figure paternelle qui considère son fils comme “un homme inutile”, condamnant son “vagabondage” à travers la ville.

Pier Giorgio, pour sa part, est toujours souriant, acceptant les reproches, avec la ferme volonté de rester attentif au prochain dans le besoin : non pas avec la suffisance de certains jeunes de sa classe, mais avec un véritable amour et une vraie participation à la souffrance humaine.

Au cours de ces années, il souscrit à pratiquement toutes les associations catholiques qui existent, à commencer par la Conférence de Saint-Vincent, l’Action catholique, la Fuci (Fédération Universitaire Catholique Italienne), toujours soucieux de rendre service à ceux qui n’ont rien.

“Entreprise de Transport Frassati”

Cette vie de charité suscite les moqueries. Ses amis le surnomment “Entreprise Transport Frassati” parce qu’il se rend toujours auprès des démunis, travailleurs pauvres et isolés, habitant dans la banlieue de Turin.

Dans ces maisons, Pier Giorgio apporte tout: nourriture, vêtements, bois, charbon, meubles; pour ces gens, il dépense tout l’argent que la famille lui donne, et ce sera toujours de moins en moins.

Il développe également un sensibilité à la spiritualité des Dominicains et devient tertiaire. Devenir prêtre? Il y a pensé, mais comprend vite qu’il n’a pas la vocation. Il est heureux ainsi: il délaisse les événements mondains pour la Messe et préfère la compagnie des pauvres à celle des jeunes de la bourgeoisie.

Pier Giorgio Frassati renonce à l'amour et choisit l'amitié

Pier GIorgio était un passionné de montagne et pratiquait l'alpinisme. Et c’est précisément dans une cordée qu'il rencontre Laura Hidalgo, son grand amour secret. La jeune fille étant d’une classe sociale inférieure Pier Giorgio sait que sa famille ne l'acceptera pas comme belle-fille. Alors il renonce à elle.

Dans cette dernière période de sa vie, il fonde la “Compagnie des types louches” dont les membres, “les filous”, se donnent des surnoms drôles (celui de Pier Giorgio est Robespierre), organisent des excursions et des divertissements, mais surtout aspirent à une profonde amitié : celle fondée sur le lien sacré de la prière et de la foi. Une véritable amitié chrétienne, à certains égards prophétique, qui inspire encore aujourd'hui comme en témoigne Amarù Cazenave et sa "Frassateam".

Foudroyé à 24 ans, Pier Giorgio convertit son père

En juin 1925, alors que la famille Frassati pleure la grand-mère Linda, personne ne fait cas de Pier Giorgio qui souffre d'un horrible mal de tête et ne veut pas manger. Le jour de l’enterrement de la grand-mère, il ne pourra même pas sortir du lit.

Le jeune homme, pourtant si athlétique, a contracté une poliomyélite foudroyante, qui l’emporte le 4 juillet, à 24 ans. A ses funérailles, des milliers de gens, surtout les pauvres de Turin qu’il avait aidés, affluent pour lui rendre hommage. “Je ne connais pas mon fils !”, murmure le père impressionné par la foule
Alfredo Frassati, le père de Giorgio comprend qui est vraiment son fils au moment où il le perd pour toujours. Son cœur est brisé. Mais la Parole de Dieu viendra combler ce vide creusé par la souffrance. Alfredo connaîtra une conversion puissante et merveilleuse que beaucoup considèrent, peut-être à juste titre, comme le “premier” miracle de Pier Giorgio.

S.D. avec VaticanNews

Prière à Pier Giorgio Frassati

"Donne-nous le courage de voler haut"

Seigneur Jésus,
Donne-nous le courage de voler haut,
pour échapper à la tentation de la médiocrité et de la banalité;
rend-nous capables, comme Pier Giorgio,
d’aspirer aux choses plus grandes
avec sa ténacité et sa constance
et d’accueillir avec joie ton invitation à la sainteté.
Libère-nous de la peur de ne pas réussir
ou de la fausse modestie de n’y être pas appelés.
Donne-nous la grâce,
que nous Te demandons par l’intercession de Pier Giorgio
et la force de continuer avec fidélité
sur le chemin qui mène “vers le haut”.
Par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.

Autre figure "jeune et inspirante" : Sandra Sabbatini

Ce sont parfois les vies les plus brèves qui sont les plus inspirantes. C’est indéniablement le cas pour Sandra Sabattini, décédée accidentellement à l’âge de 22 ans en 1984. La jeune femme italienne est souvent mentionnée comme la « première fiancée béatifiée ».

Si le propos de l’auteur ne nous a pas toujours convaincus, les extraits du journal intime de Sandra sont autant de flèches enflammées qui ne peuvent qu’embraser le cœur de son lecteur. Qui découvrira ainsi la beauté et la fragilité d’une âme pure et lumineuse. Cette jeune adolescente puis jeune femme engagée, notamment au sein de la Communauté Jean XXIII, qui se destinait à devenir médecin, avait compris qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir.

Que suivre le Christ pauvre est un choix entier, sans compromis possible. Une lecture plus que rafraîchissante, décapante! Sandra nous invite à être intransigeants sur le devoir d’aimer, et, selon son exemple, à voir, penser et agir comme le Christ. S’il ne fallait lire qu’un seul chapitre, ce serait sans conteste celui consacré à la prière qui « permet d’avoir les yeux limpides et de voir le visage de Dieu ».

Sophie DELHALLE

Hubert Lelièvre, « Sandra Sabbatini. Le ciel n’attend pas », Artège, 2023, 165 p.

Catégorie : L'actu

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