Après Rome, cap sur Berlin où se tiendra du 10 au 12 septembre 2023 la 37e Rencontre internationale des religions et des cultures en dialogue, organisée par la Communauté de Sant'Egidio. Son président, Marco Impagliazza, a présenté l'évènement lors d'une conférence de presse ce 26 juin.
Depuis 1986, à la demande du pape Jean-Paul II, Sant'Egidio organise chaque année une rencontre internationale placée sous le signe du dialogue et de la construction d'un réseau d'amitiés entre représentants de différentes religions et cultures.
La 37e rencontre - qui se tiendra à Berlin du 10 au 12 septembre avec pour thème "L'audace de la paix" - revêt une importance particulière en ces temps de guerre, un peu partout dans le monde et aussi désormais aux portes de l'Europe.
"Pas un sommet à huit clos"
Lors de la conférence de presse de ce 26 juin, le président de la communauté de Sant'Egidio, Marco Impagliazza, entouré de Mgr Heiner Koch, archevêque de Berlin et de Mgr Christian Stäblein, évêque de l'Église évangélique de Berlin-Brandebourg-Schlesische Oberlausitz, a annoncé que plusieurs personnalités religieuses, institutionnelles et culturelles feraient le déplacement. Sont notamment attendus le grand imam d’Al Azhar Al Tayyeb et le grand rabbin d’Israël Lau.
Marco Impagliazzo a également confirmé la présence du président allemand Frank-Walter Steinmeier, du chancelier Olaf Scholz et du président du Niger Mohamed Bazoum. Ce dernier avait participé à la précédente rencontre, organisée à Rome sur le thème "Le cri de la paix", tout comme Emmanuel Macron qui avait pris la parole.
"Ce ne sera pas un sommet à huis clos, détaché de la ville, à l’intérieur d’une "zone rouge", a-t-il souligné, mais un événement ouvert à la ville et aux gens, en particulier aux plus jeunes. Des milliers de jeunes de toute l’Europe y participeront, ainsi que de nombreuses écoles à Berlin".
Plusieurs forums ouverts au public aborderont des questions sociales, religieuses et politiques, telles que l’intelligence artificielle, le vieillissement de la population européenne, les conditions de vie dans les prisons, les objectifs du millénaire, les migrations, l’environnement, l’éducation, les crises des démocraties, le dialogue interreligieux et la mondialisation.
Les religions doivent être des instruments de paix
Marco Impagliazzo a expliqué que le choix de Berlin, "la ville où un mur est tombé en raison de la force des démocraties, du dialogue et de la patience pour reconstruire les canaux de la paix", est fondamental et donne de l’espoir à une époque "où de nombreux murs s’élèvent et des polarisations inquiétantes sont créées".
A découvrir à Liège : « Extra muros », l’expo qui ne vous laisse pas au pied du mur !
Les participants à la rencontre "L’audace de la paix", a conclu le président de Sant’Egidio, se demanderont "quel peut être le rôle des religions dans le monde, non seulement face à la crise ukrainienne, pour baisser le ton des conflits ou même pour ouvrir des voies de paix. Pendant longtemps, les religions ont été utilisées comme un outil pour soutenir les guerres et les conflits. Ici, il y a une nouvelle idée des religions comme instruments de paix."
A l'ONU, Marco Impagliazzo défend l' "Initiative de Rome"
Quelques jours plus tôt, le 20 juin, Marco Impagliazzo présentait devant le Conseil de Sécurité de l'ONU l'engagement de la Communauté de Sant'Egidio pour mettre fin aux conflits qui déchirent le Soudan du Sud.
"La guerre est la mère de toutes les pauvretés"
Après plusieurs réunions sur le thème de la paix et de la résolution des conflits, avec le secrétaire général Antonio Guterres, le député Li Junhua et d'autres, le président de Sant'Egidio a donc présenté au Conseil l'expérience et les propositions qui ont pris le nom d'"Initiative de Rome", une plateforme inclusive créée par la Communauté pour aborder le conflit complexe du Soudan du Sud.
"Depuis plus de 50 ans, Sant'Egidio est un acteur international particulier, une Communauté proche des personnes vulnérables, dédiée à la paix, au dialogue interreligieux, à l'aide humanitaire et également capable de mener des médiations internationales et de faciliter les situations dans différentes parties du monde, depuis l'accord de paix au Mozambique signé à Rome en 1992, au Burundi, du Guatemala au Kosovo et à Mindanao. Nous pensons en effet que la guerre est la mère de toutes les pauvretés".
La "délicate" création d'un gouvernement d'unité nationale au Soudan du Sud
Le Président Marco Impagliazzo a poursuivi : "Sant'Egidio suit la situation au Soudan du Sud avec attention et préoccupation depuis les années 1990, bien avant l'indépendance du pays. À plusieurs reprises, John Garang, le père fondateur de ce pays, a visité notre bureau de Rome pour chercher des voies de dialogue, au milieu de la lutte pour l'indépendance ... Notre initiative de Rome est née à la suite de la signature de l'accord de paix revitalisé en 2018, dans la phase compliquée de la création du gouvernement d'unité nationale. Plusieurs entités politiques et militaires avaient rejeté cet accord et il était nécessaire de les récupérer".
Impliquer la société civile et les dirigeants des confessions chrétiennes et religieuses
Il a rappelé que l'Initiative "a conduit à une reconnaissance mutuelle entre le gouvernement et l'opposition non signataire et a créé un cadre de négociation pour l'engagement politique". Aussi, "Le processus est aujourd'hui plus inclusif et progresse dans cette direction, et l'Initiative de Rome représente un dialogue politique complémentaire et en phase avec les institutions internationales".
Et de réitérer la promesse de Sant'Egidio "à poursuivre dans cette voie avec l'intention de créer un terrain favorable à l'éradication de la violence". Le Président a ensuite mentionné "l'importante contribution offerte par les représentants de la société civile et les dirigeants des confessions chrétiennes et religieuses du pays, [...] qui constitue une impulsion décisive pour appeler les dirigeants du gouvernement et de l'opposition à leur responsabilité envers le peuple soudanais et ses souffrances".
S.D. avec communiqués de presse