Intitulée « Le cri de la paix. Religions et cultures en dialogue », la 36e rencontre de dialogue interreligieux dans l’esprit d’Assise a été inaugurée le 23 octobre, en présence du président de la République française.

Le président de la République française, Emmanuel Macron, s’est rendu en visite d’Etat en Italie et a pris part, pour la première fois, au rassemblement organisé par la communauté de Sant’Egidio. Il était ainsi présent lors de l’inauguration, aux côtés du président de la République italienne Sergio Mattarella et du président du Niger Mohamed Bazoum. Parmi les francophones, citons le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, Haïm Korsia, Grand rabbin de France, frère Aloïs, prieur de la communauté de Taizé.
La religion vue par Emmanuel Macron
Dans son discours inaugural, le président Macron est revenu sur le rôle « essentiel » des responsables religieux. « Ils contribuent à la trame de nos sociétés, aux relations entre les individus et à un rapport au temps long. » Evoquant l’Eglise orthodoxe russe, il n’a pas craint d’affirmer : « La résistance, c’est précisément de ne jamais justifier, être pris au piège, ou soutenir des projets politiques qui tendraient à asservir ou à nier la dignité de chaque individu. » Pour Emmanuel Macron, les religions doivent « défendre la dignité de chacun, ne jamais céder à la pulsion de pureté, défendre le respect », et « prendre soin des plus fragiles ». En marge de son déplacement à Rome, le président français a rencontré le pape François au Vatican, dans la matinée du 24 octobre. Il s’agit de leur troisième rencontre officielle, après celles de juin 2018 et de novembre 2021.
En guise de conclusion à ces trois journées d’échanges, le pape François est invité à se rendre au Colisée, pour un temps de prière œcuménique et une cérémonie interreligieuse, aux côtés de représentants des grandes religions du monde.
Pourquoi dans l’esprit d’Assise ?
C’est la Journée mondiale de prière pour la paix à Assise qui a servi de moteur à l’initiative des rassemblements annuels de la communauté de Sant’Egidio. Organisée en 1986, la Journée œcuménique s’était conclue par un appel pressant du pape Jean-Paul II : « Continuons à diffuser le message de paix et à vivre l’esprit d’Assise ». Depuis lors, à travers un réseau d’amitié entre les représentants des différentes religions et cultures dans plus de 60 pays, Sant’Egidio a mis en mouvement un pèlerinage de paix, qui fait halte, chaque année, dans une ville. Aux deux rencontres de Rome ont notamment suivi celle de Varsovie, intitulée « War never again », en 1989, à l’occasion des cinquante ans du début de la Deuxième Guerre mondiale, puis celle de Bruxelles en 1992, qui avait mis en avant le thème de l’unité européenne et son rapport au sud du monde. En 1995, le rassemblement s’était déroulé à Jérusalem, tandis qu’en 2007, le pape Benoît XVI avait rappelé le motif de ces rencontres depuis Naples : « Dans le respect des différences des diverses religions, nous sommes tous appelés à travailler pour la paix en nous engageant concrètement pour la réconciliation entre les peuples. Tel est l’authentique ‘esprit d’Assise’, qui s’oppose à toute forme de violence et d’abus de la religion comme prétexte pour embrasser la violence. »
A. T.