Membre de la Commission théologique internationale, Bernard Pottier s’intéresse de longue date au diaconat permanent. Ce jésuite belge craint cependant qu’un élargissement aux femmes ne soit pas encore pour tout de suite. Ce qui ne l’empêche pas de reconnaître l’importance des processus ouverts par le pape François.

Creuser des thématiques, faire évoluer les mentalités, préparer des changements… Voilà quelques-unes des missions qui sont celles de Bernard Pottier. Ce jésuite est le seul Belge qui siège au sein de la Commission théologique internationale, instance d’étude et de réflexion instituée en 1969 pour conseiller le Vatican. « On peut s’y permettre des nouveautés que le magistère ne peut sans doute pas se permettre… » En 2021, il a été reconduit pour un second mandat, recevant pour mission de réfléchir, avec d’autres, à l’élaboration d’une anthropologie chrétienne pour le XXIe siècle. « Comment penser l’homme – et l’homme chrétien – devant tous les problèmes qui se posent aujourd’hui (Covid, guerre, écologie, transhumanisme…). Face à tous ces changements, on ne peut pas se permettre de camper sur nos positions. Nous devons chercher des solutions qui soient non seulement viables mais également inspirées par l’Esprit… »
Avant cela, au cours de longues années, une autre question l’a particulièrement travaillé: le diaconat permanent. Aujourd’hui, il en est convaincu: celui-ci devrait être élargi aux femmes.
Comment se fait-il que vous vous soyez intéressé au diaconat permanent?
C’est à la suite du concile Vatican II que le diaconat permanent – masculin – a été réinstauré. Cela a naturellement fait jaillir une série de questions: qu’est-ce que le diaconat, quels sont ses liens avec le sacerdoce…? Dès 1996, dans le cadre d’un séminaire, j’ai découvert que, par le passé, des femmes avaient été ordonnées diacres – sans jamais toutefois devenir prêtres. J’ai alors décidé de creuser le sujet. En 1998, j’ai cosigné avec Alphonse Borras [théologien, ancien vicaire général du diocèse de Liège, ndlr] un livre intitulé La grâce du diaconat. Un chapitre y était consacré au diaconat féminin. Il était sans doute bon car il a été cité par la Commission théologique internationale dans un document publié en 2002. Plus récemment, le Vatican a mis sur pied une commission pontificale visant à étudier la question du diaconat féminin. Sans doute s’est-on alors souvenu de mon chapitre… Toujours est-il que l’on m’a demandé de rejoindre cette commission.
Vincent DELCORPS

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