La conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) réagit à la visite officielle du roi Philippe


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La conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) réagit à la visite officielle du roi Philippe
Par Clément Laloyaux
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
3 min

Plusieurs acteurs politiques et religieux congolais ont exprimé leurs attentes quant à la visite du couple royal belge en RDC. Parmi lesquels Mgr Donatien Nshole, porte-parole de l'épiscopat congolais, qui estime que la Belgique doit demander pardon.

-> Monseigneur Donatien Nshole et le Ministre de l'Enseignement Supérieur et Universitaire, Mohindo Nzangi, à l'aéroport pour accueillir le souverain belge.

Le roi Philippe réitère ses "sincères regrets"

Depuis ce 7 juin, le roi Philippe, accompagné de la reine Mathilde et du premier ministre Alexander De Croo, est en visite officielle en République démocratique du Congo. Une visite que l'on peut qualifier d'historique, tant cela faisait longtemps, douze ans exactement, qu'un souverain belge n'avait plus foulé le sol de l'ancien Congo belge.

Accueilli en grandes pompes mardi à son arrivée à Kinshasa, le roi a depuis eu l'occasion d'exprimer ses regrets pour le passé colonial, mais aussi de faire la promesse d'un avenir partagé entre les deux nations. Ainsi, ce mercredi 8 juin, dans un discours très attendu, il a condamné un "régime colonial marqué par les discriminations et le racisme" et a réitéré ses "sincères regrets", déjà exprimés il y a deux ans sous la forme d'une missive émise par le Palais. Le même jour, le monarque belge a joint le geste à la parole en remettant solennellement un masque Kakuungu au directeur du Musée national de Kinshasa, symbole du début de nouvelles relations entre la Belgique et le Congo.

Mgr Nshole : "Nous accompagner à aller de l'avant"

Donatien Nshole
Mgr Donatien Nshole

Présent à l'aéroport international de Kinshasa-Ndjili pour accueillir le couple royal, le porte-parole de la Cenco (Conférence épiscopale nationale du Congo), Mgr Donatien Nshole, s'est confié sur ses impressions et attentes quant à cette visite royale au micro de TOP CONGO FM. "La première des choses [que nous attendons de la Belgique], c’est le pardon par rapport à ce qui n’a pas été [durant la colonisation]", a-t-il notamment déclaré ce mardi 7 juin. Le lendemain, comme on le sait, le roi a condamné l'époque coloniale sans toutefois passer le cap des excuses, réservé au seul pouvoir politique.

Dans la suite de son entretien à TOP CONGO FM, le porte-parole de l'épiscopat congolais a également appelé la Belgique à "nous accompagner à aller de l’avant. Parce que bien qu’indépendants, il faut reconnaître que nous avons de la peine à décoller".

Plusieurs acteurs politiques et religieux congolais ont exprimé leurs attentes au couple royal belge. Le président de l'Assemblée Nationale, Christophe Mboso, était également présent à l'aéroport pour accueillir le souverain belge. L'homme d'état congolais voit dans cette visite du roi Philippe un double message : "Le premier : enterrer une page d'histoire douloureuse entre la RDC et la Belgique. Deuxièmement : ouvrir une nouvelle page de coopération dynamique et privilégiée". Dans cette même optique, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, considère la visite du couple royal belge comme une opportunité de "réécrire l’histoire de la plus belle manière entre la RDC et la Belgique". 

Des attentes et souhaites qui ne resteront sûrement pas sans réponse, puisque dans son discours du 8 juin, le roi Philippe a notamment déclaré : "Notre engagement vis-à-vis de la RDC reste le même : celui d’un soutien ferme à la stabilisation et la démocratisation du pays ainsi qu’au respect des droits humains".

La visite se poursuit avec des étudiants et un prix Nobel

Demain 10 juin, le couple royal se rendra dans la ville de Lumumbashi, (Haut-Katanga). Le roi Philippe s'adressera notamment à des centaines d'étudiants congolais rassemblés au sein de l'amphithéâtre de l'Université de Lumumbashi. La visite officielle se clôturera à Bukavu ce 12 juin. Le roi et la reine y rencontreront le docteur Denis Mukwege, co-lauréat du prix Nobel de la paix 2018 pour son combat contre les violences sexuelles.

Clément Laloyaux (avec Le Soir et Top Congo FM)

Catégorie : Eglise monde

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