Au cinquième mois de sa grossesse, Aurélie Guyon apprend que son bébé est probablement atteint de trisomie 18. C'est alors une grande inconnue qui s'invite dans la vie de la famille Guyon. Mais les futurs parents se préparent à accueillir Azélie. Et bientôt aussi à lui dire au revoir. Un témoignage bouleversant. Et plein d'espoir.
« Je suis en congé maternité mais je n’ai plus de bébé ». Un mois après sa naissance miraculeuse, la petite Azélie, atteinte de trisomie 18, rejoint le Ciel. Sa maman, Aurélie Guyon, a voulu raconter son histoire dans un livre pour que « la petite vie d’Azélie » continue à porter du fruit.
Aurélie reçoit une grâce, celle de confier son bébé au Seigneur
C’est au cours de la grossesse que le diagnostic tombe ; bébé Azélie est malade. Aurélie et son mari refusent de mettre un terme à cette grossesse, contre l’avis de certains médecins. Les futurs parents veulent se laisser guider par ce bébé et s’en remettre au Seigneur pour ce qui doit être vécu. Lors d’un séjour à Paray-le-Monial, Aurélie connaît une grâce, celle d’accepter de donner son bébé au Seigneur. C'est à cette époque également qu'elle cesse de prier pour la guérison d'Azélie, mais désormais, son voeu est que sa petite vie porte beaucoup de fruits.
Une grande fête se prépare
Dès avant sa naissance, Aurélie et son mari se sont préparés à dire au revoir à Azélie - en effet, 90% des enfants porteurs de trisomie 18 meurent in utero. Déjouant tous les pronostics, Aurélie met au monde son bébé le 2 novembre 2015, sans complication. Une première étape est ainsi franchie. La famille évolue alors dans l’inconnu, chaque jour est une victoire. Et voilà que, trois semaines après sa naissance, Azélie – déjà ondoyée à la maternité – peut recevoir le baptême. Grand moment de joie vécu en famille et en paroisse (cfr photo ci-dessus).
Azélie nous montre le chemin vers le Ciel
« Je suis en congé maternité mais je n’ai plus de bébé ». Lovée contre sa maman, Azélie cesse de respirer. Elle avait un mois et un jour. C’est désormais son « enciellement » que doivent préparer Aurélie et son mari. Pourtant, comme le confie l’auteure à la fin de l’ouvrage, « Nous avons vécu une aventure magnifique, qui nous dépasse. Nous nous sommes tellement sentis proches du Ciel. »
L'avis de la rédaction:
Un témoignage d’une puissance rare. Une lecture qui bouscule, qui transforme. Un livre qui ouvre notre regard sur la différence. Un récit qui nous interpelle sur la société d’aujourd’hui et notre capacité, aussi, à mettre notre vie, en toute confiance, dans les mains de Dieu. Une invitation à accueillir la Vie.
🎤 Trois questions à Aurélie Guyon, maman de la petite Azélie
Aurélie Guyon avait déjà entrepris, en juillet 2015 - lorsque, enceinte de 5 mois, elle découvre la maladie de son bébé - de raconter cette aventure « extraordinaire » sur les réseaux sociaux. Via sa page Facebook, suivie par près de 7000 abonnés, elle tenait alors un journal de bord de « la petite vie d’Azélie ».
CathoBel : Pourquoi ce livre aujourd’hui ?
Aurélie Guyon : J’avais vraiment dans le cœur de témoigner. Même si j’avais déjà beaucoup témoigné les deux premières années après le départ d’Azélie, j’étais frustrée. Et à chacune des sessions à laquelle nous participions à Paray-Le-Monial, des souvenirs avec Azélie me remontaient, ça me brulait, il fallait que j’écrive.
J’avais aussi envie de partager ma foi à travers cette histoire, qu’elle puisse aider ceux qui traversent une épreuve quelle qu’elle soit, raconter notre abandon à la Providence et que Dieu nous a accompagné.
L’écriture m’a fait revivre intérieurement cette histoire. Ce livre permettra aussi, je l’espère, que la petite vie d’Azélie continue de porter du fruit.
Faire une place dans notre société à des petits êtres fragiles, comme Azélie et beaucoup d’autres, est-ce primordial ?
Je n’ai pas écrit un livre militant. J’ai voulu expliquer comment, à travers cette épreuve, nous avons répondu à un appel. Maintenant, si cette vie, celle d’Azélie et des autres enfants différents, n’est pas respectée, quelle vie a de la valeur ? Comment pourrait-on choisir qui a le droit de vivre ? et pourquoi ? Il est extrêmement important de pouvoir dire haut et fort la valeur de chaque vie. Car, défendre la vie d’un bébé comme Azélie, c’est défendre la vie de chacun de nous.
Comment Azélie a-t-elle transformé votre vie ?
Elle a changé ma relation au Ciel, on a envie d’y aller, l’espérance de la retrouver me réjouit et m’attire, même si j’ai encore beaucoup de choses à vivre ici. On n’est pas fait pour ce monde, nous ne sommes que de passage sur Terre.
Aurélie Guyon, "La petite vie d'Azélie. Née pour le Ciel.", éditions Emmanuel, 2022, 220 p.
En librairie depuis le 30 mars 2022.
>>>> Retrouvez l'interview complète dans le journal Dimanche n° 17 du 1er mai 2022 <<<<
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