Le sapin de Noël est une tradition datant du Moyen Âge qui s'inspire d'un ancien rite pratiqué au solstice d'hiver pendant l'Antiquité. Les chrétiens s'en empareront pour en faire un symbole à connotation chrétienne. Aujourd'hui, le sapin est un incontournable de Noël, que l'on soit croyant ou non.
Il abrite les cadeaux de Noël et parfois aussi la crèche. Le sapin de Noël est apparu au Moyen Âge dans les pays germaniques ; la tradition s'est ensuite répandue en Europe à partir du 19e siècle.
Sous le règne de la reine Victoria d'Angleterre, son époux, le prince Albert, originaire de Saxe, introduit cette tradition sur le sol britannique. Après avoir conquis les milieux aisés, le sapin de Noël se démocratise dans les années 1920, avant de devenir un incontournable après la seconde guerre mondiale.
Du vert pour faire entrer la vie et chasser les esprits
Dans l'Antiquité, chez les Romains mais aussi plus tard en Europe du Nord, on décorait les maisons avec des branches d'arbres à feuillage persistant, et donc verts en toute saison, pour y faire entrer la vie et en chasser les mauvais esprits. On utilisait les essences locales, des conifères tels que pin, cèdre, sapin ou épicéa, ou encore olivier, buis, laurier... La couronne de l'Avent, faite de rameaux de persistant (sapin, buis) perpétue cette tradition.
Au Moyen-Age, les sapins étaient décorés avec des hosties
D'où vient cette tradition de l'arbre de Noël, sur pied, décoré, que l'on installe dans les maisons ou sur les places ? Les premiers écrits faisant mention de sapins décorés datent de la 2e moitié du 16e siècle et sont d'origine alsacienne.
En Europe, au Moyen-Age, vers Noël, des scènes de la bible - les "mystères" - étaient jouées sur le parvis des églises. Pour "incarner" le pommier du jardin d'Eden et de la Tentation, on utilisait un arbre local "vert" en hiver, sapin ou épicéa, que l'on décorait de pommes rouges et d'hosties. Outre son feuillage persistant, le sapin aurait également pour les chrétiens une dimension symbolique supplémentaire : sa forme en triangle évoque la Trinité.
🧐 Le saviez-vous?
Dans l'hémisphère sud, Noël est en plein été et l'arbre de Noël est quelque peu différent. Les Néo-Zélandais ont leur propre « arbre de Noël », le Pōhutukawa, arbre indigène qui s’orne de fleurs rouge vif, semblables à des boules de Noël, pendant la saison des fêtes.
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📌 Coup d'oeil sur la production de sapins de Noël en Wallonie
Parmi les produits horticoles non comestibles cultivés en Wallonie, le sapin de Noël est celui dont le poids économique est le plus important. La demande wallonne et belge est entièrement satisfaite par la production ardennaise dont 15% sont vendus en Belgique, 85% exportés vers l'étranger. Le secteur du sapin de Noël produit plus de 3 millions d’arbres par an.
La force des producteurs wallons : s'adapter au client
"Les plus gros consommateurs de sapins belges sont les Français" nous explique Jonathan Rigaux, président de l'Union Ardennaise des Pépiniéristes. En deuxième place, l'Angleterre. Même si le Brexit a quelque peu changé la donne, nous confie Jonathan. "Ce qui nous sauve, c'est que les sapins belges sont exempts de la surtaxe mais d'un point de vue administratif, c'est plus compliqué."
Cependant, au niveau du marché européen, la concurrence des autres pays, le Danemark en premier, suivi par l'Allemagne, obligent les producteurs wallons à améliorer sans cesse la qualité de leurs productions. "Les Danois ont fait du sapin de Noël un vrai revenu. Ils en produisent entre 14 et 15 millions par an, précise le président de l'UAP. Mais notre force, poursuit-il, c'est la proximité par rapport au client, du point de vue de la langue et du fret. Notre production écoresponsable est également un atout." Les producteurs wallons - l'UAP compte une soixantaine d'affiliés - ont surtout à cœur de proposer un produit de qualité qui s'adapte à la demande du client. "Nous n'avons pas peur de nous remettre en question et de modifier notre manière de travailler pour produire un sapin de qualité".
La crise sanitaire a durement frappé le secteur
De la passion, il en faut pour faire ce métier. "Il n'y a jamais de certitude. L'anticipation est très difficile. Nous travaillons sur du temps long. Un sapin doit pousser environ 8 ans pour atteindre une taille d'homme" nous raconte Jonathan Rigaux. Pour les géants trônant sur les grand-places, il faut compter 20 à 25 ans de croissance. Une production qui a connu une année 2020 difficile, "le secteur a beaucoup souffert", nous confirme le président de l'UAP, notamment parce que la France a délivré très tard son autorisation pour l'export. Les cultures ne sont également pas à l'abri d'une attaque de ravageurs naturels ou d'une intempérie. " Une grêle de 20 minutes peut nous faire perdre 7 ans de travail".
Une production labellisée "Véritable et écoresponsable"
Quels sapins produit-on en Wallonie? Si, il y a quelques années encore, les consommateurs se laissaient guider par le prix de vente, aujourd'hui, constate Jonathan, "il y a les fervents défenseurs de l'épicéa", parce que produit localement et de manière responsable. Le Nordmann reste néanmoins le best-seller, avec 80% des ventes. Sachez également qu'il existe un label de qualité wallon depuis 2017, aisément reconnaissable.
Sophie DELHALLE
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