Depuis quelques années, un nombre grandissant de citoyens, en Belgique et ailleurs, fait confiance aux réseaux de communication pour s’informer. Exit les abonnements à des médias traditionnels, place à une information gratuite, censément plus libre et sans parti pris. Les propos tenus au café de commerce auraient donc pris l’avantage sur des analyses nécessairement partisanes, voire corrompues par le pouvoir, qu’il soit économique ou politique. Partant du principe de la libre circulation des idées, nombre d’internautes se renseignent désormais via les multiples liens accessibles d’un simple clic. Or, il est désormais établi que la fréquentation du Net renforce les convictions de ceux qui s’y adonnent, chacun cherchant à conforter ses opinions par des exemples qui appuient ses propos. Ainsi, les algorithmes de Facebook ont-ils été conçus pour donner un contenu qui comble et captive le lecteur, touché dans ses centres d’intérêt ou ses convictions personnelles. Aucune place n’est laissée au hasard dans ces multiples suggestions qui naviguent sur la fibre émotionnelle.
Rappelons-le, les journalistes accrédités se doivent à un respect de la déontologie de leur profession, en vérifiant les faits énoncés, en les recoupant, en gardant la tête froide quand bien même les apparences seraient en faveur de telle ou telle hypothèse. Le mois de janvier est propice aux bonnes résolutions. Soigner ses sources d’information et souscrire à un abonnement auprès d’un média de référence, voilà une belle intention! Il s’agit d’une manière de résister aux sirènes du populisme et d’éviter les pensées toutes faites ou préétablies. Dans une Europe en proie à un retour des extrêmes, il est d’autant plus important d’encourager une presse indépendante. Il y va aussi d’une nécessité éducative. Laisser « traîner » un hebdomadaire ou des quotidiens à la maison revient à inviter la jeune génération à se saisir de l’actualité, pour la décrypter, l’analyser et la commenter. C’est, dans un second temps, la perspective de débats nourris ensemble autour d’un fait précis. Si ces abonnements ont un coût, c’est le prix à payer pour une démocratie pleine de vitalité et d’avis opposés.
Angélique TASIAUX
Vos réactions sur edito@cathobel.be