Emission diffusée dimanche 2 septembre 2018 à 20h sur la Première.
Deux enseignants de français, Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, ont entrepris de partager leurs réflexions sur l’orthographe dans le livre « La faute de l’orthographe » et le spectacle « La convivialité ».
Dans cette pièce qui rencontre beaucoup de succès en Belgique et en France, Arnaud Hoedt et Jérôme Piron abordent avec humour les incohérences d’une matière qui donne bien du fil à retordre à de nombreux élèves. Pourquoi écrit-on groseille au singulier dans gelée de groseille et au pluriel dans confiture de groseilles? Pourquoi mettre un » t » à édit ou bruit (comme dans éditer ou bruiter), mais pas à abri? Ou encore, pourquoi le son « S » peut-il s’écrire de douze manières différentes dans la langue française?
Derrière des questions de linguistique, la réforme de l’orthographe cache des enjeux politiques et sociaux. C’est ce que ces deux diplômés en philologie romane expliquent à notre journaliste Angélique Tasiaux.
A découvrir:
- Dans le journal Dimanche n°30, du 2 septembre
- En télévision, la Trois a diffusé le spectacle « La convivialité » le lundi 3 septembre dans l’émission Jour de relâche. Cette émission est à revoir sur Auvio.
Infos sur le spectacle: www.laconvivialite.com
En tournée dans les centres culturels: 25 septembre à Nivelles, 28 septembre à Berchem-Sainte-Agathe, 7 février 2019 à Waremme, 9 février à Chaudfontaine, 14 février à Quaregnon, 15 février à Beloeil, 26 février à Huy, 24 avril à Ciney.
La faute de l’orthographe
Dans sa préface, Philippe Blanchet l’énonce d’entrée de jeu: « l’orthographe française n’est pas un produit fini. Elle est, depuis ses débuts et encore aujourd’hui, en cours de fabrication ». Pourtant, à travers maints exemples, Arnaud Hoedt et Jérôme Piron soulignent l’immobilisme rassurant de celle-ci. Une présentation ludique pour un propos sérieux, tel pourrait être l’argument de ce livre qui épingle et recense une foule de difficultés de la graphie française, comme les lettres silencieuses dites muettes ou les consonnes doubles. « Pourquoi l’esprit critique s’arrête-t-il au seuil de l’orthographe? », s’interrogent les deux compères. Une forme de sentimentalisme habite les graphies. Loin de rejeter le recours à une règle communément admise, les auteurs s’interrogent sur le choix d’une norme particulière. Et la graphie en usage dans leur livre suit l’usage dicté par la réforme de 1990, il y a 28 ans déjà. Comme ils se plaisent à le souligner, celle-ci est encore appelée « nouvelle ». C’est dire si le changement est tabou… Aux détracteurs d’une réforme radicale de l’orthographe, ils assurent défendre « un nivèlement par le haut ».
A.T.
La convivialité, "La faute de l'orthographe". Textuel, 2017, 144 pages.