Dans l’actualité parfois sombre que nous connaissons, il arrive qu’il y ait de petits rayons de soleil. C’est le sentiment que j’ai eu en regardant un reportage télévisé sur des familles accueillant des migrants du Parc Maximilien, ceci afin qu’ils ne soient pas arrêtés. Ces familles d’accueil risquent pourtant beaucoup. Sur le plan personnel peut-être, mais surtout d’un point de vue légal. La mobilisation de citoyens à l’égard de ces migrants et refugiés fait chaud au cœur. Distribution de repas, de vêtements, de sacs de couchage… tout cela doit nous réjouir car ceux qui en sont les initiateurs ont fait fi des préjugés que trop souvent nous avons à l’égard de ces personnes en recherche d’un avenir meilleur.
Accueillir chez soi un ou plusieurs réfugiés est un geste d’humanité qui répond totalement à l’invitation du pape François, lequel appelle à traiter ces personnes dignement. Osons combattre les préjugés et casser les clichés. Non, ces migrants ne viennent pas ici pour percevoir une quelconque allocation ou profiter de notre système. Ce qui les a poussés à venir, et donc à tout abandonner de leur vie, c’est la guerre, les exactions ou encore la misère. Dans ce dernier cas, nos pays occidentaux partant du principe que la vie des personnes n’est pas en danger, rejettent les demandes d’asile. Pour éviter cette situation, dont profitent surtout les passeurs, nous devrions peut-être réfléchir à une aide au développement plus efficace. Certes, le Premier ministre Charles Michel a déclaré récemment à la tribune de l’ONU que notre pays allait consacrer la moitié de son aide au développement aux pays les moins avancés. Toutefois, le CNCD-11.11.11 fait remarquer dans son dernier rapport, que la Belgique ne cesse de couper dans son aide au développement depuis 2011. Selon l’ONG, celle-ci devrait passer en fin de législature sous le seuil des 0,4%, soit à peine plus de la moitié de son engagement international à 0,7%. Entre la parole et les actes, il y a parfois de la marge. Pourtant, contribuer sur place à développer les pays les plus pauvres permettrait de les aider à sortir de la misère et contribuerait donc à une diminution de ce qu’on appelle la « migration économique ».
En attendant, on ne peut qu’applaudir aux initiatives privées à l’égard des migrants et se réjouir du lancement de la campagne mondiale de Caritas Internationalis « Partageons le chemin », soutenue par le pape François. Promouvoir la culture de la rencontre avec les migrants et réfugiés, dans leurs communautés d’origine, d’accueil ou de transit, c’est répondre à une inspiration évangélique. Alors, osons!
Jean-Jacques Durré
Vos réactions sur edito@cathobel.be