Le livre de l’ancienne ministre Jacqueline Galant a déjà fait couler beaucoup d’encre et entraîné bien des réactions. Les émissions politiques dominicales, en télévision, ont aussi largement commenté ce qui apparaît comme le fruit littéraire d’une personne qui a souffert. On le sait, la politique n’est pas un domaine où l’amitié et l’entente sont monnaie courante. Les coups bas, les renversements d’alliance et les trahisons y sont nombreux, y compris entre membres d’une même formation. Mais c’est le cas aussi pour d’autres secteurs d’activités.
Mon propos n’est pas de commenter cet ouvrage de Mme Galant. Mais il m’interpelle. Le débat politique et citoyen est-il tombé si bas? En quoi est-il utile de consacrer plusieurs reportages et des magazines politiques en télé et en radio, à ce qui est finalement le cri de quelqu’un de meurtri qui exprime sa colère? Cri qui, on s’en doutait déjà, n’a pas dû plaire à beaucoup. N’y a-t-il pas d’autres sujets vitaux à analyser, à débattre et surtout à résoudre?
En ces temps difficiles sur le plan sociétal et économique, où tant de compatriotes et d’êtres humains se débattent et craignent pour leur emploi, leur santé, leur avenir, il est plus que temps d’élever le débat. Les défis qui se présentent à nous, comme les incertitudes qui planent sur le futur proche, notamment sur le plan international, devraient donner lieu à des réflexions plus approfondies. La polémique autour du livre de l’élue libérale a aussi eu une conséquence qui pourrait faire sourire, si les temps n’étaient pas aussi moroses: « On ne peut plus faire de la politique comme avant, car la fracture entre le monde politique et la société s’accroît », ont déclaré plusieurs élus de la Nation. Il a fallu ce « pavé dans la mare » pour s’en rendre compte? De fait, Il faut changer et ne plus faire de la politique à coup de slogans. Critiquer telle majorité, au fédéral comme dans les régions et communautés, nécessite de proposer des alternatives crédibles. Ce sont des actes que les gens attendent, non de belles paroles.
Cependant, comme le souligne Olivier Marquet, directeur d’UNICEF Belgique, dans l’interview qu’il nous accordée (voir page 4), il est trop facile de pointer du doigt les femmes et les hommes politiques. En tant que citoyen, nous avons les cartes en main pour faire bouger les choses. Noublions pas que le monde politique est l’émanation de la société civile. Le considérer ou s’il se considère autrement, alors notre modèle de société est en danger. A nous d’y réfléchir!
Jean-Jacques DurrÉ
Vos réactions sur edito@cathobel.be