Le père Federico Lombardi l’a confirmé ce jeudi 12 novembre aux journalistes: le pape François se rendra effectivement en République centrafricaine les 29 et 30 novembre. Les problèmes de sécurité, sur place, sont cependant considérables. Ce qui, selon certaines sources, laisse malgré tout planer un doute sur la possibilité de ce voyage apostolique.
Le Directeur de la Salle de presse du Saint-Siège a déclaré au journal La Croix: "Nous continuons de nous organiser pour le voyage, d’aller dans cette direction, sauf imprévu" tout en se disant "bien conscients de la situation dans le pays".
Le pape François devrait se rendre en République Centrafricaine à la fin du mois. Il est en effet attendu les 29 et 30 novembre à Bangui, la capitale centrafricaine, et devrait notamment visiter la mosquée centrale de Koudoukou aux côtés de l'imam Omar Kobine Layama, le président de la communauté islamique de Centrafrique. D'autres rencontres et manifestations sont prévues au programme: une messe célébrée dans le stade Barthelemy Boganda et des visites dans des camps de réfugiés sur place et, bien sûr, des rencontres avec les autorités du pays, notamment la présidente de transition Catherine Samba-Panza.
Mais alors que les préparatifs se poursuivent, des voix s’élèvent pour mettre en garde contre le danger que représente ce voyage apostolique. Ces jours-ci, la presse française s’est largement fait l’écho de craintes exprimées dans l’entourage du ministre français de la défense Jean-Yves Le Drian qui évoque une visite "à hauts risques". Paris aurait fait savoir que l’armée française déployée en Centrafrique ne disposerait pas des capacités pour assurer la sécurité de la visite du pape au-delà de l’aéroport de Bangui. Deux étapes sont particulièrement redoutées du point de vue sécuritaire: la messe dans le stade, et la visite du Saint-Père dans à la mosquée centrale de Bangui. Des préoccupations partagées par l’imam, Omar Kobine Layama, qui se veut malgré tout confiant.
La question de la sécurité ne se pose pas seulement pour le pape, mais également pour la population locale, qui devrait se déplacer en masse pour aller à la rencontre du pape. On craint notamment des mouvements de foule potentiellement mortels, vu les problèmes d'encadrement par les autorités, dans un pays encore très fragile, à la suite de la guerre civile des années passées.
Par ailleurs, la visite du pape dans ce pays profondément meurtri par des décennies de conflit, de corruption et de misère, serait un signe très fort pour le monde entier.
Avant la Centrafrique, le pape se rendra en Ouganda et au Kenya. Il s'agit du premier voyage apostolique du Souverain pontife en terre africaine.
C.H. (avec Radio Vatican)