Dans une tribune publiée par le magazine "Time", le député américain Michael McCaul pointe les failles de sécurité européennes qui permettraient à des djihadistes, de retour de Syrie, de transiter aisément par l'Europe pour se rendre aux Etats-Unis.
Les pays de l'Union européenne n'ont pas pris assez au sérieux la menace posée par les combattants djihadistes de retour de Syrie, estimait un important élu américain le mercredi 12 novembre, appelant l'Union européenne à mieux contrôler ses frontières. "Certains de nos partenaires européens ne se mobilisent pas assez vite pour faire face au retour de combattants étrangers. Les extrémistes exploitent déjà les failles de sécurité européennes pour transformer l'Europe en une autoroute du djihad", écrit le président républicain de la commission de la Sécurité intérieure de la Chambre des représentants, membre du parti républicain.
Michael McCaul est à la tête de la commission chargée de la protection du territoire américain, et à ce titre, l'un des élus du Congrès les plus en contact avec les services de renseignement américains. Il critique sévèrement la Turquie, accusée de mal surveiller sa frontière avec la Syrie, et de ne pas être au niveau pour comparer les listes de passagers aériens transitant par son territoire aux listes de personnes suspectes.
"Les extrémistes ont rapidement identifié des points de transit plus vulnérables", comme la voie maritime, souligne l'élu.
Mais il critique surtout l'UE, qui permet, selon lui, à nombre de ses citoyens de revenir en zone Schengen, sans que leurs noms soient comparés systématiquement aux bases de données de personnes soupçonnées de lien avec des groupes extrémistes. Des Européens qui sont ensuite libres de se rendre aux Etats-Unis sans visa.
"D'autres failles de sécurité européennes facilitent aussi le retour aux Etats-Unis d'extrémistes américains en provenance de zones de conflit, notamment l'absence d'un système européen avancé de contrôle des passagers, et l'inadaptation des systèmes de détection de documents frauduleux", écrit l'élu pour qui "l'Europe reste dans une posture pré-11-septembre".
Ces propos du député McCaul sont sans nul doute interpellants, et méritent d'être pris au sérieux par les autorités de l'Union européenne. L'on peut cependant se poser une autre question, peut-être tout aussi pertinente: les Etats-Unis ont-ils quant à eux effectivement dépassé leur "posture pré-11-septembre", en ce qui concerne leur stratégie politique internationale à long terme, au Moyen-Orient comme ailleurs dans le monde?...
C.H. (avec AFP)
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