"Khatchkar", le spectacle d’Alliage Art Project, veut faire découvrir au public le répertoire de la musique liturgique arménienne, dont les premières traces écrites datent du 5e siècle. Un répertoire qui reste encore relativement méconnu.
Cinq danseuses contemporaines soutenues par les voix lyriques de trois solistes, les rythmes de deux percussionnistes, le son profond du chœur "The New Baroque Times" et d’un quatuor à cordes forment un ensemble, un alliage des plus originaux. Tous collaborent autour de pièces musicales arméniennes, et malgré une identité musicale propre à cette culture riche et ancestrale, chacun y retrouve pourtant ses propres aspirations. Les langages contemporains s’y allient à merveille, ce qui accentue l’universalité et l’intemporalité de ce répertoire qui est proposé ce jeudi 25 septembre, à 20h30, en l’église Royale Sainte-Marie de Bruxelles.
Le spectacle d’Alliage Art Project, "Khatchkar", a pour principal objectif de toucher le spectateur en lui donnant accès à un univers esthétique original, favorisant le recueillement et l’accès à la spiritualité. La beauté épurée, transcendante, de ce répertoire rassemble les gens, croyants ou athées, connaisseurs ou novices.
Les khatchkars, chemins de vie
Le nom du spectacle fait allusion au khatchkar, une stèle de pierre sculptée d’une grande croix. Le khatchkar est une œuvre d’art entre sculpture et architecture, une création spécifiquement arménienne. Dès le 5e siècle, des stèles différentes sont élevées près des églises, présentant des croix et des bas-reliefs d’inspiration biblique. Le message que véhicule cette sculpture est une volonté de créer un lien avec Dieu, de manifester symboliquement son attachement au divin, d’apporter l’idée de la protection divine. Le khatchkar invite chacun à l’introspection et à la quête intime d’un lien avec Dieu.
Au-delà d’une représentation cultuelle, la croix sur le khatchkar est arbre de vie. L’arbre de la connaissance du bien et du mal, le symbole de l’alliance nouvelle et éternelle. Les pousses végétales, par l’idée de la renaissance, viennent renforcer la symbolique de la victoire de la vie sur la mort, de l’espérance de la vie éternelle. Le pied est fleuri, les racines ne sont pas figées dans la terre, mais remontent vers le ciel. Ces khatchkars ne représentent donc pas la mort du Christ, mais sa nature divine.
Depuis novembre 2010, les khatchkars figurent sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.
Un très beau moment de spiritualité, porté par 25 artistes sur scène, en l’église Royale Sainte-Marie de Bruxelles qui, par son architecture, est en totale cohérence avec le répertoire interprété.
SB
Les réservations se font sur le site: www.alliageartproject.com; rubrique "actualités".
