#dis-moi quoi aimer, lire, cuisiner…


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#dis-moi quoi aimer, lire, cuisiner…
Par Armelle Delmelle
Publié le
3 min

Le mot hashtag est entré dans le dictionnaire en 2013. Aujourd'hui, les hashtags (#) pullulent sur les réseaux sociaux et parfois même en dehors. Cette façon de délimiter les thématiques des posts sur les réseaux est extrêmement pratique, mais a également ses dérives.

Aujourd’hui, en ouvrant une application d’un réseau social, on peut être sûr à 100% de tomber sur un hashtag. Et ce sera probablement en lien avec quelque chose que nous aimons. Vous avez aimé une vidéo de cuisine végane ? L’algorithme vous en proposera d’autres avec les mêmes "#" en bas de la légende. Vous avez aimé une astuce bricolage qui avait le #diy (do it yourself - faites-le vous-même) ? Et si vous réaménagiez maintenant l’entièreté de votre maison par vos propres moyens et avec les vidéos qu’on vous propose ?

Aimer et fédérer

Le hashtag est donc une façon de plus pour les géants du net de vous proposer les choses que vous aimez et de vous enfermer dans votre bulle. Une bulle numérique qu’il est difficile de faire exploser puisque les algorithmes sont de mieux en mieux rodés. C’est un peu comme si votre application vous disait : « Voyez il y a tellement de monde qui aime la même chose que vous ! »

D’un autre côté, cela fédère des communautés autour de l’un ou l’autre sujet. Les influenceurs, par exemple, y ont recours pour étendre leur exposition et donc attirer plus de gens sur leurs contenus. Cela a pour effet que, en plus de fédérer une communauté plus ou moins solide, ils reçoivent plus de revenus.

Une nouvelle façon de faire des recherches

Lorsque le sujet a été abordé dans Décryptages, Suzanne Bécart, doctorante en théologie, nous a confié utiliser les réseaux et les hashtags comme moyen de recherche. Pas pour sa thèse, mais plutôt pour savoir quoi cuisiner avec ce qu’elle a dans son frigo. « #butternut et vous avez 1001 recettes avec du butternut. On peut l’utiliser vraiment comme un outil », nous explique-t-elle.

Il en va de même si vous cherchez des recommandations pour savoir quel livre lire cet été sur la plage. Les #bookstagram et #booktok vous emmèneront dans l’univers littéraire des plateformes où vous pourrez trouver de tout.

Il y a aussi des hashtags qui sont interdits par les plateformes parce qu'ils sont utilisés de manière abusive. « Les #nudité et #youngmodel (jeune modèle) sont interdits par Instagram », nous explique Suzanne Bécart. En effet, ces tags font partie de la liste annuelle publiée par la plateforme depuis 2017. Cette liste a pour but d’éviter le spam, les contenus offensants, les faux comptes ou encore les robots.

Des dérives maîtrisées ou non

Pour ce qui est des dérives, on en trouve partout, même du côté littéraire dont nous vous parlions tout à l’heure. En effet, la grande mode du moment dans les conseils donnés est à la Dark Romance. Ce genre de roman met en scène des histoires d’amour teintées de violence, d’emprise, de domination, d’abus. Bref, le style d’histoire qu’on ne voudrait pas vivre dans la vraie vie. Et pourtant, ils sont conseillés à des jeunes filles qui n’ont pas toujours les armes nécessaires face à cela.

Pour ce cas précis, Pierre Granier, secrétaire de rédaction du journal Dimanche, nous dit que “le souci c’est qu’il n’y a pas de recommandation d’âge pour les livres comme on a pour les films”. Peut-être les influenceurs littéraires devraient-ils donner eux-mêmes ces avertissements.

Les hashtags ont donc beau être pratiques pour retrouver facilement ce que vous aimez, il faut parfois se méfier de ce qu’ils peuvent cacher.


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