Le pape François invite chacun à « maîtriser sa langue », « tailler un peu les commentaires que l’on fait sur les autres »… Un programme exigeant à l’image de la vie chrétienne.
Le 13 juin, soit trois mois après son élection, le pape a eu l’occasion de célébrer la messe en espagnol. Une première depuis son accession au trône de Pierre. « Cela m’a fait beaucoup de bien », a reconnu le nouveau souverain pontife.
Commentant l’Evangile du jour, le pape François souligne la nécessité de « revoir sa conduite » : « dans la tradition latine », a-t-il fait observer avec humour, le recours à l’insulte bénéficie « d’une créativité merveilleuse » et se pratique « avec une série de définitions qui ne sont pas exactement évangéliques ». L’insulte, a-t-il poursuivi, est une façon de diminuer l’autre et « nul besoin d’aller chez le psychologue pour savoir que quand quelqu’un diminue l’autre, c’est parce qu’il ne peut plus grandir, il a besoin que l’autre soit plus bas pour se sentir quelqu’un. Ce sont de mauvais mécanismes ». Le chemin indiqué par Jésus est « très exigeant » a reconnu le pape, puisque Jésus dit le contraire : « ne parlez jamais mal des autres, ne vous diminuez pas, ne vous disqualifiez pas ». Celui qui « entre dans la vie chrétienne, celui qui accepte de suivre ce chemin, a des exigences supérieures à celles de tous les autres… Il n’a pas d’avantages supérieurs, non ! Il a des exigences supérieures », a encore souligné le pape François.
« Nous sommes en réalité tous sur la même route, a ajouté le Pape, tous nous sommes sur cette route qui nous portera à notre fin ». Et « Si nous ne choisissons pas une route fraternelle, tous nous finirons mal : celui qui insulte et celui qui est insulté ». Or il est « beaucoup plus facile de résoudre une situation par une insulte, une calomnie, une diffamation, que de la résoudre d’une bonne façon, comme le dit Jésus », a ajouté le pape : « l’agressivité naturelle qu’avait Caïn à l‘égard d’Abel se répète le long de l’histoire », non pas que l’homme soit « mauvais » mais il est « faible et pécheur ».
En conclusion, le pape a invité à « être un peu plus attentif à sa langue », « une petite pénitence », qui « donne de bons fruits » sur le long terme : il s’agit de « conformer sa vie à cette nouvelle loi, qui est la loi de la douceur, la loi de l’amour, la loi de la paix », en commençant par « tailler un peu sa langue, tailler un peu les commentaires que l’on fait sur les autres ou les explosions qui portent à l’insulte, à la colère facile ».
zenit/ radio vatican/at