Miser sur l’avenir


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Miser sur l’avenir
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Editorial de Jean-Jacques Durré, paru dans "Dimanche Express" n°13 du 7 avril 2013 :

A plusieurs reprises durant cette période pascale, le pape François a invité à ne plus désespérer, à ne pas être triste. Il appelle de tous ses vœux une Eglise joyeuse, bâtie sur cette espérance que nous apporte la résurrection du Christ, que l’on soit laïc ou clerc. Un message fort, adressé même à ceux qui sont emprisonnés et qui ont peut-être davantage de raisons de ne plus espérer.

De prime abord, le discours du souverain pontife, peut apparaître comme utopique. "Facile à dire", rétorqueront certains, alors que la crise économique et financière n’en finit pas, qu’il y a de plus en plus d’exclus et de personnes qui n’arrivent pas à "nouer les deux bouts". Mais, il faut analyser la rhétorique utilisée. Le pape François nous dit de ne pas nous "laisser voler notre espérance". Cette phrase a été adressée aux prisonniers qu’il a rencontrés le jeudi saint, mais aussi aux jeunes en partance pour les JMJ, aux fidèles réunis pour sa première audience et pour l’angélus. Bref, c’est presque devenu un mot d’ordre dans la bouche du successeur de l’apôtre Pierre.

Ne pas se laisser voler notre espérance, cela signifie avant tout miser sur l’avenir. Certes, la crise est là et elle frappe durement, à commencer par les plus fragiles de la société. Mais, sans espérance, il n’y a plus de futur. Durant la période noire de la Seconde guerre mondiale, les raisons de désespérer étaient nombreuses. Et pourtant, certains ont cru à un avenir malgré les horreurs des camps. Ils ont pensé qu’un monde meilleur pouvait être une réalité, nonobstant le vécu qu’ils traversaient.

L’Histoire du genre humain nous montre que dans les situations les plus tragiques, l’Homme peut se ressaisir et contribuer, sans pour autant oublier, à bâtir une société plus juste. Nous sommes donc invités à ne pas rester inactifs. Regardons autour de nous et mettons en évidence les actions positives qui se mettent en place dans différents domaines pour améliorer le sort des démunis, des réfugiés, des exclus… Ne pas se laisser voler l’espérance, c’est aussi se lever pour lutter contre les injustices, entrer en action, critiquer et proposer. Là où nous sommes, nous pouvons agir de différentes façons pour que le désespoir ne soit pas la seule alternative. "Qui puis-je ? C’est la vie !" est une réplique que nous devrions bannir.

Un vent de renouveau soufflera-t-il pour autant sur la planète ? Le monde deviendra-t-il meilleur ? Une chose est sûre: en agissant, nous pouvons y contribuer. Cela dépendra de chacun de nous.

Catégorie : En dialogue

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