La lâcheté dans toute son horreur


Partager
La lâcheté dans toute son horreur
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Editorial de Jean-Jacques Durré, paru dans "Dimanche Express" n°16 du 28 avril 2013 :

L’attentat de Boston a de nouveau mis en avant ce que l’homme a sans doute de plus mauvais: la haine de l’autre. A l’image de l’horreur des attentats de septembre 2001 contre les tours du WTC à New York, cette haine de celui qui est différent conduit certains à frapper sans discernement des innocents, transformant, comme à Boston, un moment de joie en horreur absolue. Le terrorisme a cela de pervers: il frappe des personnes qui ne sont en rien concernées par un quelconque conflit, et n’a qu’un objectif: faire le plus de victimes possible. C’est le mal à l’état pur. Combien de vies fauchées ou brisées à tout jamais au nom d’une soi-disant cause à défendre? Rien, non, rien ne peut justifier pareille horreur. Soyons direct: ceux qui placent ces bombes, ceux qui tuent des innocents, ne sont pas des combattants. Ce sont des lâches! Il n’y a rien de vaillant dans leur combat.

Au-delà de ce constat et de ce jugement que j’admets péremptoire, il faut s’interroger sur ce qui motive les auteurs de tels actes, comme il faut se poser la question de savoir pourquoi des jeunes, belges entre autres, partent se battre en Syrie. On peut certainement dire que les uns comme les autres – les tueurs de Boston ont 26 et 19 ans – sont manipulés, mais si c’est le cas, n’est-ce pas aussi parce que notre société n’offre guère de perspectives à ces jeunes en manque de repères? On les dit "bien intégrés". Le sont-ils vraiment? Nos sociétés occidentales sont-elles réellement accueillantes pour ceux qui ont parfois dû fuir leur pays pour une question de vie? Que l’on soit croyant ou non, il faut impérativement travailler à une société plus juste, plus fraternelle. Il y a urgence.

L’injustice et le rejet de l’autre conduisent à la haine. Le manque d’avenir entraîne dans une spirale qui aboutit à une culture de mort. Nous, chrétiens, savons que l’amour est plus fort que la mort et qu’il nous faut promouvoir la culture de vie.

Le week-end dernier, le pape a appelé les croyants à ne pas être "tièdes". Travaillons donc, là où nous sommes, à ce défi qu’est la création d’un autre monde, plus solidaire et plus humain. Certes, ce n’est pas évident, mais ensemble, avec les croyants des autres religions et les non-croyants, ce doit être possible. Ensemble, nous bâtirons ainsi le Royaume de Dieu.

Catégorie : En dialogue

Dans la même catégorie