Des mariages annulés pour manque de foi ?


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Des mariages annulés pour manque de foi ?
Par Angélique Tasiaux
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
3 min

Comme chaque année à pareille époque, Benoît XVI a reçu les membres du tribunal de la Rote romaine. Devant les auditeurs et avocats de ce tribunal, le pape a souhaité une plus ample réflexion sur “le manque de foi“ des époux comme cause de nullité de mariage.

Avec la Rote romaine, le pape a évoqué certains aspects du “rapport entre foi et mariage“. Il a saisi l’occasion du 26 janvier pour relever que “la crise de foi actuelle, qui concerne plusieurs parties du monde, comporte une crise de la société conjugale, avec tout le poids de souffrance et de désagrément que cela entraîne pour les enfants“. Le sens du mariage chrétien est difficile à comprendre, a reconnu le pape, et cela en raison du “subjectivisme“ et du “relativisme éthique et religieux“ de la culture contemporaine qui diffuse une mentalité selon laquelle “une personne devient elle-même en restant 'autonome' et entre en contact avec l’autre seulement dans des relations qui peuvent s’interrompre à tout moment“.

Le choix de l’homme et de la femme de “s’unir dans un lien qui dure toute la vie“, a expliqué Benoît XVI, ne s’oppose pas à la liberté et à l’autonomie de la personne, même si, pour la comprendre pleinement et la réaliser concrètement, la lumière de la foi qui “rend l’homme capable du don de soi“ est nécessaire.

Le pape a relevé que, pour rester un sacrement, le mariage catholique, lien indissoluble entre un homme et une femme, n’exigeait pas “la foi personnelle des époux“. “La condition minimale nécessaire“, a rappelé Benoît XVI, est “l’intention de faire ce que veut l’Eglise“. Mais, a poursuivi le pape en citant un document de la Commission théologique internationale de 1977, “si on ne perçoit aucune trace de foi (ou de disposition à croire), ni aucun désir de grâce ou de salut, se pose le problème de savoir si, en réalité, l’intention générale et vraiment sacramentelle est présente ou non, et si le mariage est contracté de manière valide ou non“. Benoît XVI a reconnu les “difficultés juridiques et pratiques“ que cela entraîne et a alors invité la Rote à des réflexions ultérieures à ce sujet, “surtout dans le contexte actuel“.

En juillet 2005, devant des prêtres de la Vallée d’Aoste, Benoît XVI était revenu sur ces réflexions de préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi autour d’un sacrement de mariage “célébré sans foi“ vu comme motif d’invalidité. Avec prudence, le pape souhaitait alors que ce “problème très difficile“ soit approfondi, en particulier au regard de “la situation de souffrance“ des fidèles divorcés remariés.

Le tribunal de la Rote romaine est, avec la Pénitencerie apostolique et le Tribunal suprême de la signature apostolique, l’un des trois tribunaux du Saint-Siège. Il est chargé, en particulier, de juger en appel les demandes de reconnaissance de nullité de mariage, jugées en première instance par les tribunaux diocésains ou régionaux.

apic/at


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