Dans la basilique grecque-melkite St-Paul d’Harissa, sur les hauteurs de Beyrouth, le pape a salué le « courage dans la foi » des chrétiens orientaux, les exhortant à être « sans crainte », les encourageant aussi à un « véritable dialogue interreligieux » comme à un « œcuménisme plein de ferveur humaine ».
Juste avant de signer l’Exhortation apostolique « Eglise au Moyen-Orient », dans la soirée du 14 septembre, le pape est revenu sur les travaux du synode qu’il a présidé au Vatican deux ans plus tôt. « En se penchant sur la situation actuelle des Eglises au Moyen-Orient, a-t-il expliqué dans une église comble, les pères synodaux ont pu réfléchir sur les joies et les peines, les craintes et les espoirs des disciples du Christ vivant en ces lieux ». Aux yeux du pape, ce synode a permis à toute l’Eglise d’entendre « le cri anxieux » et de « percevoir le regard désespéré de tant d’hommes et de femmes qui se trouvent dans des situations humaines et matérielles ardues, qui vivent de fortes tensions dans la peur et l’inquiétude, et qui veulent suivre le Christ, mais qui s’en trouvent souvent empêchés ».
Le courage dans la foi
« Comment ne pas le louer pour votre courage dans la foi ? », a demandé Benoît XVI en français, devant une assemblée de chrétiens mais aussi plusieurs chefs religieux musulmans ou druzes. Le pape a adressé des paroles encourageantes aux chrétiens d’Orient : « Eglises au Moyen-Orient, soyez sans crainte, car le Seigneur est vraiment avec vous jusqu’à la fin du monde ! Soyez sans crainte, car l’Eglise universelle vous accompagne par sa proximité humaine et spirituelle ! »
Invités à ne pas « avoir peur », les chrétiens d’Orient ont été exhortés à « célébrer la victoire de l’amour sur la haine, celle du pardon sur la vengeance, celle du service sur la domination, celle de l’humilité sur l’orgueil, celle de l’unité sur la division ».
L’appel du peuple palestinien
Au début de la liturgie orientale présidée par le pape sous les riches mosaïques de la basilique Saint-Paul, le patriarche syrien Gregorios III Laham, chef de l’Eglise grecque-melkite, a pris la parole. Il a lancé un appel à Benoît XVI afin que le Saint-Siège reconnaisse l’Etat palestinien.
« L’Assemblée Spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des Evêques s’est occupée, d’une manière remarquable, d’une question qui a une très grande influence sur l’Eglise dans le monde arabe. C’est celle du conflit israélo-palestinien. Nous sommes reconnaissants pour la position, ferme et constante, du Saint-Siège et des Papes vis-à-vis de cette question au long des années. Cette position ferme est un acte courageux d’équité, de justice et de vérité, dont notre monde a aujourd’hui tant besoin, alors que se multiplient les injustices politiques. Ainsi le Saint-Siège reste toujours pionnier de la justice mondiale. (…)La reconnaissance de l’Etat palestinien est le bien le plus précieux que le monde arabe puisse obtenir dans toutes ses confessions chrétiennes et musulmanes. Cela pourra garantir la réalisation des orientations exprimées dans cette Exhortation Apostolique Post-synodale, pour laquelle nous vous exprimons notre plus vive gratitude. Elle préparerait la voie vers un vrai printemps arabe, une vraie démocratie et une vraie révolution capable de changer la face du monde arabe et de donner la paix à la Terre Sainte, au Proche-Orient et au monde. »
apic/news.va/at