Au Liban, le Pape renouvelle son appel à la paix au Proche-Orient


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Au Liban, le Pape renouvelle son appel à la paix au Proche-Orient
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
3 min

Lors de la messe dominicale célébrée ce matin dans le centre ville de Beyrouth, le souverain pontife a appelé au règlement du conflit en Syrie et à la coexistence pacifique entre musulmans et chrétiens.

«Puisse Dieu concéder à votre pays, à la Syrie et au Moyen-Orient le don de la paix des cœurs, le silence des armes et l'arrêt de toute violence! Puissent les hommes comprendre qu'ils sont tous frères!» C'est par ce message de paix que Benoit XVI a conclu ce dimanche la messe qu'il célébrait en plein air sur le front de mer de la capitale libanaise. Des paroles qui résonnent d'autant plus à 80 kilomètres de la frontière syrienne. Un appel perçu par la communauté internationale comme un engagement vigoureux vers une résolution du conflit syrien, le Pape allant même jusqu'à solliciter l'aide des pays arabes.

La paix au Proche-Orient, la coexistence pacifique entre les communautés religieuses. La question fait débat dans les rangs des fidèles venus en masse ce matin – plus de 350 000 personnes selon le comité d'organisation, soit presque un chrétien sur quatre dans un pays où la communauté chrétienne est estimée à 39% de la population (source CIA).

Perle a 15 ans. Elle est venue assister à la messe avec sa famille et des amis. Elle parle Français et prend donc la parole en leur nom. Ils ont parcouru les rues de Beyrouth à pied dès 7 heures du matin pour être là. Quand on leur demande s'il sera un jour possible que chrétiens et musulmans vivent ensemble en paix dans le pays, comme le souhaite le Pape, elle répond simplement : « Jamais. ». « Certains partis politiques au Liban haïssent les chrétiens et inversement. Nous ne croyons pas en un Liban apaisé. », explique la jeune fille. Assise à l'ombre d'une croix non loin de là, Liliane a assisté à la conversation. Elle n'est pas d'accord : « Au contraire, nous travaillons pour ça, sinon, pourquoi venir ici aujourd'hui ? »

Le débat s'engage entre la jeune fille et la mère de famille. La première est pessimiste : « la paix ne se fera pas avant 100 ans ». Et pourquoi pas lui répond Liliane : « Un jour il faudra qu'on vive ensemble. Mais il faut agir pour cela. ». Des paroles qui résonnent comme en écho à l'homélie du Pape dans laquelle il a rappelé le rôle essentiel de chrétiens d'Orient : « C'est un témoignage essentiel que les chrétiens doivent rendre ici, en collaboration avec toutes les personnes de bonne volonté. Je vous appelle tous à œuvrer pour la paix. Chacun à son niveau et là où il se trouve » a lancé le souverain pontife. Alors que les voix s'élèvent pour la prière du « Notre-Père », la conversation entre les deux Libanaises se termine, dans un silence.

Au cours de ces trois jours de visite papale, plusieurs messages de paix ont été lancés. Il y avait manifestement deux camps ce matin à Beyrouth : les désabusés et les optimistes. Mais pour tous, la venue du souverain pontife montre que les chrétiens sont une pierre angulaire dans l'équilibre du Moyen-Orient.

De notre correspondante à Beyrouth
Coline Charbonnier
Catégorie : L'actu

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