Les finances des Eglises du Nord ne sont pas au beau fixe. Triste constat…
Pour preuve, les aides des Œuvres Pontificales Missionnaires, principal organisme par lequel s’opère la solidarité à l’intérieur de l’Église catholique, sont bien moins généreuses qu’avant. En Zambie, par exemple, le diocèse de Monze soumet chaque année une dizaine de projets aux OPM. « Avant, nous recevions des subsides pour 80 %, voire 100 %, d’entre eux », témoigne Sabine, coopérante française en Zambie. « Mais cette année, seuls 50 % de nos projets seront financés. Concrètement, cela signifie qu’il y aura moins d’enfants nourris et aidés, moins d’écoles de construites, moins de lait pour les bébés atteints du sida… ».
Pourquoi ce « programme d’austérité » ? Le directeur local des OPM a une explication toute simple : « Les besoins augmentent, alors que les ressources, elles, sont en baisse».
Cette chute des financements est révélatrice de l’augmentation du nombre de diocèses dans le monde (entre cinq et dix créés chaque année, auxquels il faut fournir les moyens de démarrer leurs activités), mais aussi des « difficultés globales de l’Église ». A savoir…La crise économique et financière, tout d’abord, fait sentir ses effets. En France, par exemple, le produit de la quête pour la Mission universelle (1,7 million d’euros environ) s’érode depuis quelques années. À cela s’ajoute les scandales de pédophilie… amenant derrière eux de coûteux procès. Les pays du Nord, tels l’Allemagne et les Etats-Unis, principaux contributeurs au budget des OPM, sont les plus touchés par ces difficultés.
Constat positif, des dons de plus en plus réguliers et importants commencent à provenir des pays émergents (Brésil, Taïwan, Mexique, Corée…). Une joyeuse touche de couleur à ce noir tableau… De plus, certains diocèses du Sud progressent vers un autofinancement. « Le Burkina Faso, par exemple, qui a été beaucoup aidé, devient de plus en plus responsable », constate le P. Pecqueux, directeur du service pour la Mission universelle de la Conférence des évêques. « Les diocèses béninois sont eux aussi réputés bien gérés. La tendance est à l’investissement immobilier. Mais une Église grand propriétaire est-elle un signe évangélique ? »s’interroge-t-il.
Quoi qu’il en soit, la relève arrive, et la boussole tourne…
Lacroix/A.L