Cinéma : Black, le film belge ‘coup de poing’


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Cinéma : Black, le film belge ‘coup de poing’
Par Manu Van Lier
Publié le - Modifié le
2 min

Black_afficheFRCinécure vous présente le film Black. ’Juliette’ est noire, ’Roméo’ est marocain! Ils s’aiment et ce sera pour le pire ! En effet, ils "appartiennent" à des bandes rivales de Bruxelles.

A la base du film, il y a deux livres que Adil El Arbi et Bilall Fallah, de jeunes réalisateurs flamands, vont adapter. C’est une histoire de et à la "Roméo et Juliette". Tous deux sont jeunes et font partie de gangs rivaux. Nous connaissons le phénomène des bandes urbaines et nous le pensons loin de chez nous, plutôt aux USA dans certains quartiers mal famés de New York par exemple. Et pourtant, l’auteur du livre et les réalisateurs situent l’histoire à Bruxelles. Adil et Bilall, tous deux d’origine marocaine, ont pris cette histoire à bras le corps malgré les difficultés.

Ils souhaitaient - dès leur envie de devenir réalisateurs - placer l’histoire d’amour de deux adolescents dans un contexte de "guérilla urbaine". Là où certains verront des clichés et des exagérations qu’un "blanc" ne se serait pas permis, eux ont osé! Un des éléments fondamentaux qui rendent le film si réaliste et angoissant est que les acteurs n’ont jamais tourné, ils viennent de la rue, car il n’existe pratiquement pas d’acteurs marocains dans la tranche d’âge souhaitée. Or, ces jeunes acteurs et actrices, Marocains et «Blacks» sont criants de vérité.

Vous qui entrez dans l’une de ces bandes, abandonnez tout espoir de rédemption; vous qui entrez dans la salle pour la projection, abandonnez tout espoir de happy-end! Le film est violent et nous fait découvrir des facettes très sombres des rivalités entre bandes, de la place de la femme comme objet. De la femme soumise à la bande, du viol comme punition d’appartenir à une bande rivale, ou d’avoir son amant dans celle-ci! La caméra est à la fois dure, crue et pudique, mais la violence est là. Entre bandes, dans la bande, contre la police. Au sein de celle-ci, certains (Noirs ou Arabes) ouvrent des portes pour une impossible sortie de secours. On ne quitte pas une bande. Tel est un des messages très fort de ce film, très humain, profond malgré le malaise et la nausée qu’il peut apporter.

Malgré la violence qui risque de faire peur et fait mal, c’est un film à voir. Il plaira comme film d’action (ce qu’il est assurément), mais invitera aussi à une réflexion sur les violences urbaines, leur lieu de naissance, la difficulté d’être humain, tout simplement, les gangs, les vols, les viols, les «tournantes», les rackets, la drogue, le fait d’être étranger en terre étrangère.

Sortie en salle: 11 novembre 2015

Lien vers les critiques des films qui sortent cette semaine: www.cinecure.be/804

Charles De Clercq (RCF Bruxelles et Liège)

Catégorie : Culture

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