Liban: la démission du Premier ministre pourrait déstabiliser la région


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Liban: la démission du Premier ministre pourrait déstabiliser la région
Par Anne-Françoise de Beaudrap
Publié le - Modifié le
2 min

Depuis l'étranger, Saad Hariri a créé la surprise ce 4 novembre 2017 en remettant sa démission. Une déclaration télévisée qui pousse aux rumeurs et spéculations.

(c) Wikimedia Commons

Coup de théâtre samedi dernier avec la démission surprise du Premier ministre Saad Hariri. Le chef du gouvernement libanais qui était entré en fonction il y a moins d'un an a évoqué, dans l'allocution télévisée retransmise depuis Riyad (Arabie saoudite), des craintes pour sa vie. Il a affirmé plus précisément qu'un projet d'assassinat "se tramait dans l'ombre" contre lui. La démission de Saad Hariri doit encore être entérinée par le président Michel Aoun. L'entourage présidentiel laissait entendre ce lundi 6 novembre qu'elle ne serait pas acceptée tant que le Premier ministre ne reviendrait pas en personne, au Liban, pour en expliquer les raisons.

Le discours de démission met un terme à une courte période de stabilité gouvernementale. Plusieurs sources confirment que la Sûreté générale du Liban n'avait pas connaissance des risques d'assassinat sur la personne de Saad Hariri. Dans son discours, le Premier ministre démissionnaire a fait allusion à un climat assez proche de la situation qui prévalait en 2005 quand son père Rafic Hariri a été assassiné.

(c) Radio Vatican

La situation politique au Liban reste extrêmement liée à celle de tout le Moyen Orient, notamment aux tensions qui persistent entre l'Arabie saoudite et l'Iran. Cela avait d'ailleurs donné lieu à des discussions le 13 octobre dernier lorsque le chef du gouvernement libanais s'était rendu au Vatican. Le pape François avait alors encouragé une collaboration toujours plus frucueuse entre les différentes forces politiques, en faveur du bien commun.

Rappelons que dans le système politique libanais, l'équilibre institutionnel se base sur les appartenances confessionnelles. Le poste de président de la République revient toujours à un chrétien maronite, et celui de chef du gouvernement à un musulman sunnite. Avant l'élection de Michel Aoun le 31 octobre 2016, le poste présidentiel était resté vacant pendant deux ans et demi. On comprend que la démission du chef de gouvernement mette cet équilibre à mal.

Depuis samedi 4 novembre, les analyses se succèdent dans les médias et sur la scène politique libanaise. Le chef du Hezbollah libanais s'est exprimé dimanche 5 novembre à la TV affirmant que Saad Hariri faisait l'objet de pression de l'Arabie saoudite, dont il est pourtant proche. D'autres personnalités s'inquiètent pour la liberté de mouvement du Premier ministre démissionnaire, qui pourrait être entravée par le pays hôte.

Anne-Françoise de Beaudrap (avec Radio Vatican)

Catégorie : International

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