À l’occasion du Vendredi saint, le père Alexandre Wallemacq, prêtre de l’unité pastorale de Jodoigne, nous éclaire sur le sens spirituel de la Passion du Christ, la portée du jeûne, et la mission de témoigner du Christ dans la vie quotidienne.
Chaque année, le Vendredi saint plonge les chrétiens dans le cœur du mystère pascal : la Passion et la mort de Jésus sur la croix. Une célébration intense, marquée par la sobriété, la prière et le silence. Pour le père Alexandre Wallemacq, cette journée n’est pas tournée vers la souffrance, mais bien "habitée par l’espérance de la Résurrection". "Dans la foi chrétienne, le plus important, c'est le Christ ressuscité. Le Vendredi Saint s’inscrit dans cette espérance", explique-t-il. Le mot Passion évoque bien sûr la souffrance du Christ, mais aussi son amour profond pour l’humanité. "Il est venu sur terre parce qu'il nous aimait. Par sa mort en croix, il met un terme au péché qui nous empêche de vivre cette amitié avec Dieu."

Le père Wallemacq insiste sur un point fondamental : dans la foi chrétienne, la souffrance en elle-même n’a pas de sens. Elle prend toute sa dimension lorsqu’elle est offerte à Dieu, vécue dans une perspective d’amour et de solidarité. "La souffrance permet d’être uni à ceux qui souffrent, d’avoir plus d’acuité par rapport à ce que d’autres traversent." Cette vision rejoint les réalités du monde actuel : guerres, injustices, maladies… tout cela trouve un écho dans la Passion du Christ. Vivre ces moments à la lumière de la croix, c’est y puiser une force intérieure et un amour plus grand.
Un chemin de Croix et un jeûne pour se tourner vers l'essentiel

Le Vendredi Saint est aussi jour de jeûne et d’abstinence. Une tradition encore vivace dans certaines familles et paroisses. "Nous vivons le jeûne ensemble, à partir d’une prière commune : pain, partage, prière. Le jeûne nous rappelle l’essentiel, nous aide à nous recentrer sur Dieu et à maîtriser notre corps." Pour Alexandre Wallemacq, le jeûne est une manière d’être uni à ceux qui n’ont pas à manger, mais aussi de retrouver la simplicité et la sobriété dans un monde hyperactif.
La paroisse Saint-Médard à Jodoigne organise également un chemin de Croix dans la ville. Une démarche missionnaire qui tient à cœur au père Alexandre. "Être chrétien, c’est être envoyé. Ma foi, c’est mon plus grand bonheur. Et j’aimerais l’offrir au plus de personnes possibles. Quand je témoigne de ma foi, c'est pour offrir aux gens la possibilité de connaître ce même bonheur, cette même joie." Il insiste enfin sur la dimension communautaire et universelle de la foi: "celui qui vit sa foi contribue au bien commun".
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