Objectifs, calendrier, place des laïcs: voici ce que vous devez savoir sur la nouvelle étape synodale lancée par le pape François…


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Objectifs, calendrier, place des laïcs: voici ce que vous devez savoir sur la nouvelle étape synodale lancée par le pape François…
©synod.va Lagarica
Par Christophe Herinckx
Journaliste de CathoBel
Publié le
4 min

Comment, après le synode qui s'est achevé en 2024, poursuivre le cheminement synodal de l'Eglise ? Dans une lettre envoyée aux évêques du monde entier, le Saint-Siège leur demande de mettre en oeuvre les conclusions du synode à travers un processus de trois ans. Avec, en point d'orgue, une Assemblée ecclésiale prévue pour octobre 2028.

Ce samedi 15 mars, le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode des évêques, a envoyé une Lettre aux évêques du monde entier. Et à travers eux, à tout le Peuple de Dieu. Ce document, approuvé par le Pape depuis sa chambre d’hôpital, propose un "processus d’accompagnement de la mise en œuvre du Synode" pour une Eglise synodale. Afin d’en consolider et d’en évaluer les fruits, ce document propose un cheminement en plusieurs étapes aux Eglises locales et continentales. Ce parcours doit aboutir à la convocation, non pas d’un nouveau synode, mais d’une Assemblée ecclésiale en octobre 2028.

1. Quel est l'objectif de ce processus?

Cinq mois après la fin du "synode sur la synodalité", La Lettre lance officiellement la mise en oeuvre des conclusions de ce synode. Celui-ci, rappelons-le, avait pour but de favoriser la participation de tous les fidèles à la mission d'annonce de l'Eglise dans le monde: évêques, prêtres, diacres, laïcs et religieux, hommes et femmes.

Cette phase de mise en œuvre du synode, précise le cardinal Grech, ne doit pas être comprise comme "une simple application de directives venant d'en haut", mais comme "un processus de réception" du Document final de l’Assemblée synodale d’octobre 2024 d'une manière "adaptée aux cultures locales et aux besoins des communautés". En poursuivant toujours l'objectif de "concrétiser" l'échange et le dialogue "entre les Églises et dans l'Église dans son ensemble".

2. Sur quoi se basera ce processus ?

Au terme de l'Assemblée synodale de 2024, réunissant de nombreux évêques mais aussi des représentants laïcs, un Document final a formulé des conclusions répondant à cette question : comment avancer vers une Eglise synodale ? Le pape François, exceptionnellement, n'a pas publié d'exhortation post-synodale après le synode, mais il a conféré une portée magistérielle à ce Document final, lui donnant une portée officielle pour la vie de l'Eglise - certains diront : "obligatoire". Les conclusions du synode doivent ainsi être comprises comme une feuille de route à mettre en œuvre à tous les niveaux de l’Eglise. Elles serviront donc de base au processus qui commence.

3. Quelles seront les étapes de ce processus ?

Si tous les détails ne sont pas encore connus, certaines dates ont déjà été prises – signe que ce processus n’est pas laissé à l’appréciation des Eglises locales :

  • mars 2025: annonce du processus d’accompagnement et d’évaluation ;
  • mai 2025: publication du document d’appui pour la phase de mise en œuvre avec les orientations pour son déroulement ;
  • juin 2025 – décembre 2026: parcours de mise en œuvre dans les Églises locales et leurs regroupements ;
  • 24-26 octobre 2025: Jubilé des équipes synodales et des organismes de participation ;
  • premier semestre 2027: Assemblées d’évaluation dans les Diocèses et Éparchies ;
  • deuxième semestre 2027: Assemblées d’évaluation dans les Conférences épiscopales nationales et internationales, les Structures hiérarchiques orientales et d’autres regroupements d’Églises ;
  • premier semestre 2028: Assemblées continentales d’évaluation ;
  • juin 2028: publication de l’Instrumentum laboris pour les travaux de l’Assemblée ecclésiale d’octobre 2028 ;
  • octobre 2028: célébration de l’Assemblée ecclésiale au Vatican.

4. Qui va le mener ?

A l’instar du synode pour une Eglise synodale de 2021-2024, tous les fidèles seront largement impliqués dans le processus. S'il n'y aura pas de nouvelle phase de consultation dans les diocèses, le travail de réflexion et de dialogue des équipes synodales mises en place pendant le synode va se poursuivre. Là où elles n'existent pas encore, ces équipes seront constituées. Ailleurs, elles pourront être renouvelées.

Les laïcs, hommes et femmes, seront donc à nouveau impliqués à tous les niveaux du processus. Avec, aux niveaux diocésain, national, continental, les évêques, les conférences épiscopales nationales et internationales, et des experts. Les groupes d'étude, mis en place pour travailler sur les questions restées sans réponse au synode - comme le diaconat des femmes - seront également associés aux travaux. L'ensemble du processus sera coordonné par le Secrétariat du Synode des évêques.

5. Comment se déroulera l'Assemblée ecclésiale de 2028 ?

Quant à l’Assemblée ecclésiale, qui se déroulera à Rome en octobre 2028, elle constituera sans doute un événement inédit dans l’Eglise. La notion d'Assemblée ecclésiale est en effet une nouveauté, qui se distingue d'un synode et, bien sûr, d'un concile. Sa forme, son statut, le contenu, de ses travaux, son degré d'autorité devront être précisé. Sera-t-elle un "organe" consultatif, comme l'institution du synode le prévoit, ou "délibératif" (c'est-à-dire habilité à prendre des décisions), comme l'a été en fait largement le synode pour une Eglise synodale ? On peut d'ores et déjà imaginer que les laïcs auront une place importante dans cette Assemblée ecclésiale- sans doute encore plus importante que lors de l'Assemblée synodale d'octobre 2024.

Christophe HERINCKX, avec Vatican News


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