Cardinal Ignace Bessi Dogbo, créé lors du dernier consistoire : « Le cardinalat est une croix supplémentaire »


Partager
Cardinal Ignace Bessi Dogbo, créé lors du dernier consistoire : « Le cardinalat est une croix supplémentaire »
Le cardinal Ignace Bessi Dogbo, archevêque d'Abidjan © CathoBel
Par Christophe Herinckx
Journaliste de CathoBel
Publié le
3 min

Samedi 7 décembre, 21 cardinaux ont été créés par le pape à Rome. Parmi eux, le cardinal Ignace Bessi Dogbo, archevêque d'Abidjan depuis le mois d'août dernier. Nous lui avons posé quelques questions sur sa nouvelle mission, sur le synode et sur l'Eglise en Côte d'Ivoire.

Que signifie pour vous de devenir cardinal ?

C’est une grosse croix, mais c’est cela la foi chrétienne. La foi chrétienne se signe avec le signe de la croix, et le cardinalat est une croix supplémentaire, après celle du sacerdoce, de l’épiscopat. Je me rappelle cette parole du pape Paul VI qui dit que la dignité de cardinal ce n’est pas un honneur, mais le privilège de la croix et l’immolation. Je pense que je l’accueille comme cela, mais dans la joie de servir le Christ à travers cette mission.

Quels sont aujourd’hui les principaux défis de l’Eglise en Côte d’Ivoire ?

L’Eglise en Côte d’Ivoire a un défi essentiel, c’est celui de la communion. Depuis 2017, l’Eglise en Côte d’Ivoire a dégagé une vision d’une Eglise-communion au dehors au service de tous. Et cette Eglise a été heureuse d’entrer dans le processus synodal que le pape François a voulu initier, d’une Eglise synodale comme communion, participation et mission. Nous sommes vraiment dans cette logique. Nous devons relever ce défi de la communion.

Quels sont les résultats du synode qui vous ont le plus marqués ?

Le résultat qui m’a le plus marqué, c’est le document final qui est traversé de part en part par l’invitation à la conversion. Et donc il ne s’agit pas d’inventer l’Eglise, mais de nous convertir à l’Eglise de Jésus Christ, une Eglise de communion qui convertir les relations entre les personnes, les structures qui sont réformées, non pas en créant des structures nouvelles, mais en revivant ces structures dans un esprit renouvelé de conversion profonde de notre manière d’être Eglise.

En 2010-2011, la Côte d’Ivoire a traversé une grave crise socio-politique. Où en est aujourd’hui le processus de réconciliation nationale ? Quel rôle peut jouer l’Eglise dans ce processus ?

La réconciliation est un long processus, un long chemin. La réconciliation en Côte d’Ivoire est en cours. Les gens qui étaient opposés se parlent aujourd’hui. L’Eglise a toujours agi dans le pays pour la réconciliation. Pour obéir au pape Benoît XVI qui a donné le document Africae munus (exhortation post-synodale de 2011, Ndlr.) "au service de la réconciliation, de la justice et de la paix, l’Eglise en Côte d’Ivoire a produit une lettre pastorale sur le même thème, il y a quatre ans. Et chaque année, nous dégageons la première semaine de l’Avent pour la réconciliation dans le pays. Donc nous continuons à y travailler.

Propos recueillis par Christophe HERINCKX

Catégorie : Eglise monde

Dans la même catégorie