Après avoir enseigné dans le secondaire, Florence Pendeville est maître-assistante à la Haute Ecole Francisco Ferrer. Elle témoigne des réalités de son métier.
Cette femme fait partie d’un collectif de 62 professeurs et anciens professeurs ayant intenté une action en justice pour faire respecter le règlement de l’école interdisant aux étudiants de porter des signes convictionnels ou religieux. Elle estime que le profil des élèves a fortement évolué au fil du temps. "Les revendications identitaires sont plus nombreuses, les classes davantage mélangées avec des cultures et des sensibilités différentes. Les professeurs ont du mal, au quotidien, dans la gestion de leurs classes. On leur demande la neutralité, pour qu’ils puissent apprendre à discerner les faits des croyances et des opinions. Serait-ce trop que de demander aux élèves d’accepter la même neutralité, le temps de l’apprentissage en classe ?" Selon Florence Pendeville, un code vestimentaire défini est nécessaire à l’apprentissage d’un métier et de la vie en société.
Elle estime aussi que pour être épanoui dans son travail, "le professeur doit se sentir dans un cadre apaisé, avec un règlement clair et une direction qui le soutient". Or, trop souvent, peu d’échanges nourrissent le débat entre les professionnels de l’enseignement : "Les professeurs ont chacun leur matière, leur discipline, leur territoire." Elle les exhorte, dès lors, à "s’intéresser à leurs collègues, à leur institution et à s’engager ! Ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas de problème aujourd’hui, qu’ils n’en auront pas demain !", conclut-elle.
Angélique TASIAUX et Manu VAN LIER