Encore une surprise dans cette visite papale! Alors que le programme officiel ne prévoyait, pour ce samedi matin, qu’une rencontre à la basilique de Koekelberg, le Pape a échangé avec des personnes précarisées dans l’église de Saint-Gilles.
Le Pape est arrivé ce matin peu après 9h, sur le parvis de Saint-Gilles. Il a été accueilli par l’archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr Luc Terlinden, et Marie-Françoise Boveroulle, l’une des responsables du vicariat de Bruxelles, en charge de la diaconie. Parmi les personnes annoncées figuraient aussi Jean Sadouni, le coordinateur du doyenné, le frère Benjamin Kabongo, franciscain, curé (sur le départ) de la paroisse Notre-Dame des Grâces du Chant d’Oiseau, Christophe Six, responsable de l'Entraide, une association locale, et Jean Spinette, le bourgmestre de Saint-Gilles.
Une table longue
Le Pape est ensuite entré dans l’église de Saint-Gilles, accompagné de Mgr Terlinden et de Marie-Françoise Boveroulle. Là, il a vécu un échange d’une demi-heure avec plusieurs personnes en situation de précarité.
Dans l’église, une longue table a été disposée. Le Pape s’est assis d'un côté, faisant face à l’autel. Devant elle, Marie-Françoise Boveroulle, tournée vers le parvis. Egalement présents: Mgr Terlinden, une paroissienne bénévole, Mgr Dirk Smet, et plusieurs personnes précarisées. "Au départ, j’avais proposé de ne pas être présente, mais on m’a demandé de modérer l’échange", précise Marie-Françoise Boveroulle.
Deux témoignages, rédigés en amont, ont été lus en présence du Pape. Des échanges libres s'en sont suivis.
La volonté du Pape
A l’origine de cette rencontre se trouve… le Pape lui-même! C’est le Saint-Siège qui a explicitement indiqué que le Pape souhaitait visiter une œuvre sociale lors de sa visite à Bruxelles. Ce désir a été relayé auprès de Marie-Françoise Boveroulle. L’adjointe du vicaire épiscopal en charge du vicariat de Bruxelles est aussi la responsable du service Solidarité du vicariat.
Rapidement, c’est le samedi matin qui a été identifié comme moment possible d’une telle rencontre. Mais où aller? Beaucoup d’œuvres sont en effet ouvertes en semaine mais fermées le week-end. Une prison peut-être? "J’ai pris mes renseignements mais même pour un Pape, il faut un quart d’heure pour franchir le portique d’entrée", explique Marie-Françoise Boveroulle. Or, le timing est compté…
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Le café du parvis
C’est ainsi que la femme a pensé à l’église de Saint-Gilles. Tous les samedis matin, entre 9h et 11h, un petit déjeuner y est offert aux sans-abri sur le parvis par des paroissiens bénévoles. "C’est une initiative toute petite, mais elle existe. Et puis, quoi de plus naturel, pour le Pape, que de venir partager le café?" Au départ, il était prévu que la rencontre avec le Pape se tienne à l’extérieur (si le temps le permettait). Pour des raisons de sécurité, la piste n’a pas été retenue. "Ils ont peur de snipers sur les toits", décrypte Marie-Françoise Boveroulle.
Juste derrière l’église se trouve l’Entraide de Saint Gilles, une petite association qui, en semaine, offre une permanence sociale et divers services aux plus démunis. "Ce que l’Entraide fait du lundi au vendredi, la paroisse le poursuit le samedi, avec ce petite déjeuner", reprend Marie-Françoise Boveroulle.
Fuites et rumeurs
De discrets contacts ont été pris pour préparer la rencontre. Il a aussi fallu identifier les personnes qui allaient pouvoir rencontrer le Pape. Une sélection opérée par les bénévoles du parvis et les membres de l’Entraide. "Ces personnes n’ont pas été choisies sur la base d’une logique administrative – avec ou sans-papiers, par exemple. Elles ont plutôt été choisies pour leur douceur, leur calme, leur intérêt pour la foi", raconte Marie-Françoise Boveroulle. Pour garder à la rencontre son caractère confidentiel, on a d’abord indiqué à ces personnes qu’elles allaient participer à un événement avec des journalistes. Ce n’est que ce vendredi 26 septembre que Marie-Françoise Boveroulle a révélé le véritable motif de la rencontre. Au fil des derniers jours, les fuites et les rumeurs avaient toutefois largement circulé aux abords du parvis…
"A eux d'abord"
A quelques jours de la rencontre, nous avions demandé à Marie-Françoise Boveroulle ce qu’elle en attendait. "Je suis honorée mais pas pour moi, pour ces personnes. Je suis vraiment heureuse que le Pape puisse leur parler. Ce que je voudrais, c’est que l’Evangile leur soit annoncé, et à eux d’abord. Si ce n’est pas le cas, je ne vois pas bien à quoi servirait l’Evangile…"