“L’Eglise ne vit pas assez au milieu des hommes et des femmes”, estime Geneviève Damas


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“L’Eglise ne vit pas assez au milieu des hommes et des femmes”, estime Geneviève Damas
Par Angélique Tasiaux
Journaliste de CathoBel
Publié le
3 min

La romancière et dramaturge Geneviève Damas a été choisie pour lire la lettre rédigée par des étudiants, des doctorants et des scientifiques de l'UCLouvain, lors de la rencontre du 28 septembre avec le pape François.

Née en 1970 à Bruxelles, Geneviève Damas a un master en droit. Elle a également suivi une formation de comédienne. Artiste associée au théâtre Les Tanneurs, elle est directrice de la compagnie Albertine, qu'elle a fondée il y a tout juste 25 ans.

Etre catholique en 2024, ça veut dire quoi ? 

Je ne suis pas pratiquante et je ne me considère pas comme catholique. Le message est magnifique, mais je pense qu'il y a trop d'abandon. L'Eglise ne vit pas assez au milieu des hommes et des femmes. Par exemple, je ne comprends pas qu'au moment des occupations d'églises, le clergé acceptait du bout des doigts que les gens y entrent. Il y a beaucoup de situations où l'Eglise n'est pas aux côtés des gens qui tombent et souffrent. Au niveau de la mutation de la société, elle est dangereusement absente. Par rapport à la place des femmes, c'est la catastrophe. Même si je trouve formidable le message et l'action de certaines personnes, je ne peux pas me considérer comme catholique. J'ai l'impression qu'il faut prendre tout le paquet ou ne pas le prendre. Moi, je ne peux pas prendre tout le paquet. 

Quand vous voyez ce mystère de la vie, vous ne croyez pas en un au-delà ?

Je ne vais pas perdre mon temps à cela, parce que je n'aurai pas la réponse. Pour penser le mystère de la vie, il faut être hors de la vie. Je trouve ça magnifique que des gens croient et prient. Mon papa est décédé en décembre dernier et il m'a fait une petite croix sur le front avant de s'en aller et je l'ai prise. Je porte en moi les valeurs universelles des religions. Des choses nous dépassent et je ne peux pas les concevoir, mais je respecte ça infiniment.

Pourquoi ne rentrez-vous pas dans l'Eglise catholique pour la secouer, si vous estimez qu'elle doit l'être ? 

Parce que ma vie est dans la création. Il y a des gens à qui l'Eglise catholique convient très bien. Ce n'est que mon jugement à moi. Qui suis-je ?

Où trouvez-vous votre ressourcement intérieur ? 

Par la marche. Dans la compagnie, j'ai la chance d'avoir des collaboratrices incroyables. Je trouve du ressourcement dans l'intergénérationnel, dans les rencontres, dans la grâce que me font les gens de me confier leur histoire. Dans le silence aussi. 

Propos recueillis par Angélique TASIAUX

Retrouvez l'interview complète de Geneviève Damas.

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