L’année dernière (soit bien avant la polémique de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris!), le dominicain Yousif Tomas Mirkis, archevêque chaldéen de Kirkouk et Souleimaniye, avait demandé à son ami Mani Dalawi, artiste musulman, de créer une sainte Cène pour sa cathédrale du Sacré Cœur à Kirkouk. En s’inspirant des chapitres 13 à 17 de l’évangile selon saint Jean.
Mgr Mirkis est convaincu que la Cène réalisée par Léonardo da Vinci en 1498 – si célèbre et magnifique qu’elle soit – "n’est qu’une interprétation de l’élan mystique du texte évangélique", et qu’il est donc bien autorisé, voire même exigé pour le croyant de continuer à méditer ce texte… pourquoi pas avec une nouvelle représentation de la Cène.
Dans la sculpture à Kirkouk, tout est différent; cela permet de relire le texte avec un nouveau regard. Le plus important est sans doute le mouvement de la main de Jésus qui tient un morceau de pain et le présente à Judas. "Nous oublions souvent que Judas Iscariote est le premier à avoir pris part à la Communion", précise Mgr Mirkis, en citant Jean 13,26. "Vous remarquerez que Judas tend son cou avec une expression mystique bien traduite par l’artiste. Et Jésus semble dire: ‘Quoique tu fasses, Judas, je t’aimerai toujours’."
Benoit LANNOO, envoyé spécial au Kurdistan